C'était flagrant, la semaine dernière, lorsqu'il s'était déplacé dans le Doubs après l'annonce de sa candidature à la primaire de la gauche. Manuel Valls était apparu entouré de peu de collaborateurs, tirant lui-même sa valise à son arrivée en gare pour ensuite emprunter la voiture d'un député et passer la nuit dans un petit hôtel. L'ancien Premier ministre a bien décidé de surveiller les comptes et de mener une campagne low-cost.
À la recherche de 400.000 euros. Pour bien faire, aux yeux de ses proches, il faudrait en effet réussir à réunir 400.000 euros. Les 50.000 euros que chacun des candidats reçoit du Parti socialiste ne suffiront pas, il va donc falloir trouver des donateurs à travers le micro-parti de Manuel Valls, À Gauche, Besoin d'Optimisme. Dons qui ne pourront légalement pas dépasser 7.500 euros par personne physique. Le problème, c'est que l'ancien Premier ministre n'a pas pu engranger de somme significative avant lundi dernier, car personne ne donne avant d'être certain qu'il y aurait bien une candidature.
Bénévoles, petits hôtels et seconde classe. Dans l'entourage de l'ancien Premier ministre, on se veut optimiste. "Avec douze donateurs à 7.500 euros, tu es déjà à 100.000", se rassure un vallsiste. Cette semaine, un site internet sur lequel les sympathisants pourront donner pour soutenir Manuel Valls sera lancé un peu en catastrophe. Et en attendant, le candidat fait attention à tout, préférant les billets de train en second et les hôtels deux étoiles à côté de la gare. Le QG, dans le 13e arrondissement de Paris, compte au total moins de dix salariés. Les autres personnes engagées aux côtés de Manuel Valls seront bénévoles pendant toute la campagne de la primaire. C'est le cas, notamment, de son équipe de communication, qui a quitté Matignon pour le suivre et ne touchera rien pendant deux mois. Son influent conseiller, fin connaisseur de la carte électoral, Yves Colmou, prodiguera lui aussi des conseils à titre gracieux.