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Déchéance de nationalité : pour Valls, "une partie de la gauche s'égare"

Europe1 .fr avec AFP - Mis à jour le . 1 min
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Manuel Valls reproche à une partie de la gauche de "s'égarer au nom des grandes valeurs", dans une interview au Journal du Dimanche. Julien Dray et Benoît Hamon affichent quant à eux leur opposition.

La controverse ne faiblit pas. Le projet d'extension de déchéance de nationalité aux binationaux nés en France continue de faire des vagues au sein du PS . Dans le Journal du dimanche, Manuel Valls reproche à une partie de la gauche de "s'égarer au nom des grandes valeurs". "La détermination est totale, nous irons jusqu'au bout et que chacun à gauche en soit bien convaincu", poursuit le Premier ministre, tandis que deux élus socialistes, Julien Dray et Benoît Hamon, affichent à leur tour leur opposition à cette initiative.

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"Schisme dans le peuple de gauche". L'ancien ministre de l'Education, qui a quitté le gouvernement à l'été 2014 et retrouvé son poste de député des Yvelines, estime dans le JDD qu'inscrire dans la Constitution la déchéance de la nationalité "revient à établir la distinction entre deux citoyens français de naissance, suivant qu'ils sont binationaux ou non". "En introduisant cette distinction, la République n'est plus indivisible", continue-il. "Le symbole choisi, et quel symbole , envoie à des millions de nos compatriotes le message suivant: vous êtes des Français de seconde catégorie." Et Benoît Hamon de prévenir qu'il votera contre la proposition . "Cette décision va provoquer un schisme dans le peuple de gauche mais aussi dans la communauté nationale. C'était une proposition de l'extrême droite , une proposition qualifiée dans un passé récent de 'dangereuse' par François Hollande et de 'nauséabonde' par Manuel Valls", indique-t-il.

"La France a mieux à faire". L'ex-député socialiste Julien Dray confie quant à lui, toujours dans le JDD, qu'"(il) ne (s)'explique pas la décision du président". "Depuis le discours de François Hollande à Versailles le 16 novembre , je n'ai cessé de dire que cette mesure me semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel", dit-il. "La France a mieux à faire que de se quereller sur une mesure dont tout le monde sait qu'elle n'est d'aucune efficacité, même symbolique, contre le terrorisme", juge le conseiller régional d'Île-de-France.

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Débat parlementaire animé en perspective. La mesure, jugée symbolique par le Premier ministre lui-même, figurera dans le projet de loi constitutionnelle voulu par François Hollande après les attentats du 13 novembre et sera débattue au Parlement au début de l'année prochaine. Julien Dray propose à la place une "véritable peine d'indignité républicaine frappant les terroristes condamnés". "Cela éviterait de toucher au droit du sol et de créer - implicitement- plusieurs catégories de Français", suggère-t-il.