La députée Caroline Fiat interpelle Élisabeth Borne sur son vapotage à l'Assemblée : «C'est un mépris total»

Caroline Fiat
La députée Caroline Fiat a interpellé Elisabeth Borne qui vapotait dans l'enceinte de l'Assemblée. © TELMO PINTO / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP
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Romain Rouillard / Crédit photo : TELMO PINTO / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP , modifié à
Alors qu'elle s'exprimait à propos d'une motion de censure déposée après un nouveau recours au 49.3, la députée insoumise Caroline Fiat s'est interrompue pour recadrer Élisabeth Borne qui faisait usage de sa cigarette électronique. Un sermon qui intervient quelques jours après la présentation, par l'exécutif, d'un plan anti-tabac. 

Voir Élisabeth Borne vapoter dans les coursives du palais Bourbon n'a plus rien de surprenant pour les habitués des lieux. Mais cette fois-ci, l'habitude dont la Première ministre peine à se défaire lui a été préjudiciable. En pleine séance dans l'hémicycle, la députée insoumise Caroline Fiat, qui prenait la parole à propos de la motion de censure déposée après un nouveau 49.3, s'est interrompue pour réprimander la cheffe du gouvernement qui faisait usage de sa cigarette électronique

L'élue de Meurthe-et-Moselle s'est d'autant plus insurgée que le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a présenté ce mardi le plan anti-tabac du gouvernement, prévoyant notamment l'augmentation progressive du prix du paquet de cigarettes - qui doit atteindre 13 euros en 2027 au plus tard - mais aussi l'élargissement de l'interdiction de fumer à plusieurs lieux publics

"Nous ne sommes pas au-dessus des lois" 

Caroline Fiat lui a également souligné que vapoter dans l'enceinte de l'Assemblée était contraire à la loi, comme le stipule le site servicepublic.fr. L'usage de la cigarette électronique est en effet interdit "dans les lieux accueillant des postes de travail, fermés et couverts, à usage collectif". En cas de non-respect des règles, le contrevenant peut s'exposer à une amende de 150 euros. "Ici, nous écrivons la loi, nous ne sommes pas au-dessus des lois. Vapoter dans cette enceinte pendant que je suis en train de vous parler, c'est un mépris total. Et, pour rappel, c'est mauvais pour la santé", a-t-elle conclu. 

Ce n'est pas la première fois que cette tendance au vapotage crispe certains élus d'opposition. Dans les rangs de LFI, le député Antoine Léaument s'en était agacé le 12 juin dans un message publié sur X (ex-Twitter). "Et dire que c'est aux Insoumis qu'on fait des leçons de maintien. La Première ministre a une cigarette électronique sur la joue en pleine séance sur la motion de censure. Elle fume discrètement en pleine séance ? C'est poli et respectueux du Parlement ?", avait-il questionné.

Chez Les Républicains, c'est le député de l'Oise, Maxime Minot, qui s'était fendu d'une pique à l'endroit de celle qui était à l'époque ministre du Travail. Regrettant que l'intéressée vapote "tranquillement" alors qu'il lui posait "une question dans l'Hémicycle", il avait ajouté : "Le nouveau monde est vraiment particulier".