La tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes, Jordan Bardella, était cette semaine en Martinique, où les responsables du RN ont rarement été les bienvenus. Rien n'avait filtré sur le programme de ce déplacement très discret, mais Europe 1 a pu assister à sa visite dans une exploitation agricole.
En chemise légère, Jordan Bardella s'avance au milieu des bananiers. L'exploitant veut rester anonyme : "pas de photo de mes invités, et pas de photo de moi", rappelle-t-il à l'équipe.
"La perception du RN a largement évolué". C'est la première fois qu'un responsable RN met le pied en Martinique. Pour Jordan Bardella, c'est la preuve que le territoire devient accessible. "La perception a largement évolué", explique-t-il. "C'est le résultat de tout le travail de normalisation qu'a fait Marine Le Pen pour apparaître tel que nous sommes : des patriotes français, qui défendrons aussi nos territoires d'Outre-mer. Tout cela, je pense que nos compatriotes d'Outre-mer l'entendent", assure-t-il.
En Outre-mer comme en métropole, nos #agriculteurs sont livrés à la mondialisation sauvage imposée par #Bruxelles.
— Jordan Bardella (@J_Bardella) 16 mars 2019
Ils ne demandent qu’une chose : être PROTÉGÉS et pouvoir vivre dignement de leur travail ! pic.twitter.com/vO5ygdn8wk
En 1987, des manifestants avaient empêché Jean-Marie Le Pen de sortir de son avion, et sa fille a annulé ses trois derniers déplacements. Une hostilité qui force l'agriculteur à rester discret. "Ce n'est pas un secret, c'est simplement qu'il y a eu par le passé, quand Monsieur Le Pen était venu, quelques petits soucis, et c'est resté ancré". Au premier tour en 2017, Marine Le Pen était arrivée en tête dans les Outre-mer, mais pas en Martinique. Un territoire qui reste donc à conquérir pour le Rassemblement national.