La France insoumise est vent debout contre l'interdiction du rassemblement en mémoire pour Adama Traoré samedi à Paris place de la République et plusieurs députés du mouvement ont décidé de braver la décision de la préfecture de police en se rendant à la manifestation. "D'interdiction en répression, de Pétain à Valeurs actuelles, le chef de l'arc républicain entraîne la France dans un régime déjà vu. Danger. Danger", a tweeté le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon.
"L'exécutif met la France au banc des démocraties", dénonce Éric Coquerel
"À force de multiplier les interdictions d'un droit constitutionnel, celui de manifester, de pratiquer une répression disproportionnée des mouvements sociaux, d'employer une doctrine d'utilisation de la police dangereuse pour les libertés (...) l'exécutif met la France au banc des démocraties", a abondé le député insoumis de Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel, qui sera présent au rassemblement parisien, avec une dizaine de députés du mouvement, dont la cheffe du groupe Mathilde Panot.
Un arrêté a été pris samedi pour interdire ce rassemblement prévu pour les sept ans de la mort d'Adama Traoré. Un rassemblement dans le Val-d'Oise en mémoire du jeune homme de 24 ans, décédé peu après son interpellation par des gendarmes en juillet 2016, a également été interdit après les récentes émeutes qui ont suivi le décès de Nahel, 17 ans. "Petit à petit les libertés publiques perdent du terrain (...) Ne plus pouvoir manifester contre un pouvoir, c'est en accepter le discours (...) Là est la pente autoritaire", a réagi sur Twitter la députée écologiste Sandrine Rousseau.
La majorité accuse LFI d'attiser les tensions
Plusieurs élus EELV pourraient participer au rassemblement à Paris. "Ces marches se sont toujours déroulées dans le calme. C'est justement le fait de l'interdire qui peut faire qu'il y a des tensions, car les gens sont en colère, il faut le comprendre", a relevé sur BFMTV Antoine Léaument, député LFI de l'Essonne.
Dans le camp présidentiel, on accuse une nouvelle fois La France insoumise de vouloir attiser les tensions. "Vous vous placez tout le temps du côté du désordre, contre l'Etat de droit. Vous n'avez jamais appelé au calme", a déploré Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, dénonçant une "logique séparatiste" du mouvement. "Vous porterez une lourde responsabilité si on assiste à des violences cet après-midi", a-t-elle averti.
Une trentaine d'autres manifestations contre les violences policières sont prévues ce samedi en France pour "le maintien des libertés publiques et individuelles" et "une réforme en profondeur de la police".