La France va consacrer deux milliards d'euros à la commande de munitions en 2023

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De nouvelles commandes de munitions à destination des forces armées sont prévues en 2023. © Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a affirmé mercredi que le gouvernement aller consacrer deux milliards d'euros à la commande de munitions en 2023 pour ses forces armées, soit un tiers de plus que l'année passée. Le budget des armées augmentera de trois milliards d'euros en 2023 pour atteindre 43,9 milliards d'euros.

La France va consacrer deux milliards d'euros à la commande de munitions en 2023 pour ses forces armées, soit un tiers de plus que l'année passée, a affirmé mercredi le ministre des Armées Sébastien Lecornu, évoquant des "adaptations" face à la guerre en Ukraine. "Nous vous proposons une somme exceptionnelle de deux milliards d'euros pour les seules munitions pour nos forces armées, c'est-à-dire 500 millions d'euros de plus que l'année 2022, 60% de crédits en plus par rapport à 2019", a affirmé le ministre en présentant le projet de budget 2023 devant les députés de la commission de la Défense.

Un budget des armées à près de 44 milliards d'euros

Comme annoncé à plusieurs reprises et comme cela doit être le cas encore en 2024 et 2025, le budget des armées augmentera de trois milliards d'euros en 2023 pour atteindre 43,9 milliards d'euros (hors pensions), conformément à la Loi de programmation militaire (LPM 2019-2025). Dans cette enveloppe, "il y a des choses qui étaient déjà prévues, il y aussi des choses évidemment que nous avons choisi d'accélérer au regard de ce que nous connaissons sur le flanc oriental", a-t-il remarqué.

Les commandes porteront notamment sur 200 missiles antichars MMP (missiles moyenne portée), 100 missiles anti-aériens SAMP-T (Sol-Air Moyenne Portée de nouvelle génération). Le montant des livraisons de munitions s'élèvera lui à un milliard d'euros, comprenant notamment près d'une centaine de missiles air-air Mica équipant les Rafale et Mirage 2000, près de 700 bombes air-sol de 250, 500 et 1.000 kg, 10.000 obus de 155 mm pour les canons Caesar et plus de 50 millions de munitions de petit calibre, a détaillé le ministère.

Un effort "indispensable" avec la guerre en Ukraine

Dans un rapport publié en février peu avant l'invasion russe, des députés jugeaient "indispensable de reconstituer les stocks de munitions et de pièces pour permettre un entraînement de haute intensité" et estimaient le besoin de financement à 6 milliards d'euros. Le "maintien en condition opérationnelle" (MCO), c'est-à-dire l'entretien des matériels, essentiel pour assurer la disponibilité des équipements, bénéficiera lui d'une "enveloppe exceptionnelle de 5 milliards d'euros", selon Sébastien Lecornu. Les avions et hélicoptères des trois armées bénéficieront de 57% de cette enveloppe.

La modernisation de la dissuasion nucléaire mobilisera de son côté 5,6 mds d'euros de crédits de paiement en 2023. Interrogé par plusieurs députés sur l'impact de l'inflation sur la hausse budgétaire prévue en 2023, Sébastien Lecornu a admis que "l'inflation s'est toujours invitée dans la LPM (mais) cette marge d'inflation est nouvelle".

Toutefois, a-t-il ajouté, "il y a des mécanismes qui permettent de traiter l'inflation". "On estime les effets de l'inflation à un milliard d'euros sur l'ensemble de budget, on va vers un milliard d'euros de report de charges", a-t-il souligné, en référence au report du paiement de factures à l'année suivante. "Globalement nous amortissons les choses", a conclu le ministre.