La marche contre l'antisémitisme tourne à l'affrontement politique
La marche contre l'antisémitisme lancée par les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, pour rassembler la République, tourne à l’affrontement politique. Une nouvelle occasion pour la gauche de se diviser. Doivent-ils s'y rendre ou non ? La France insoumise fait encore jeu à part.
Les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat ont appelé les partis politiques de tout bord à une marche contre l'antisémitisme dimanche à Paris. Plusieurs voix, dont La France insoumise et la majorité présidentielle, se sont élevées pour dénoncer la présence dans ce rendez-vous du Rassemblement national (RN). Mercredi soir sur TF1, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a annoncé qu'elle sera bien présente mais qu'elle ne défilera pas aux côtés du RN.
La France insoumise fait jeu à part
Seule la France insoumise manquera à l'appel pour manifester contre l'antisémitisme . Jean-Luc Mélenchon juge ce rassemblement trop favorable à Israël . "Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous", a-t-il posté sur le réseau social X (ex-Twitter).
Dimanche manif de « l'arc républicain »du RN à la macronie de Braun-Pivet. Et sous prétexte d’antisémitisme, ramène Israël-Palestine sans demander le cessez-le-feu. Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 7, 2023
Pour le député insoumis, Antoine Léaument, c'est une autre présence qui le gêne. "Ce n'est pas réellement une marche contre l'antisémitisme, c'est un coup politique qu'essayent de faire Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher pour constituer une forme d'arc républicain qui inclurait le Rassemblement national", affirme-t-il.
"Ceux qui devraient avoir honte de venir sont les élus du Rassemblement national"
Impensable donc de défiler aux côtés du Rassemblement national, même pour lutter contre l'antisémitisme. Les Insoumis envisagent d'organiser leur propre manifestation, mais sans leurs alliés de la Nupes.
De leur côté, les socialistes, écologistes et communistes seront bien présents à la marche de dimanche, comme le justifie le député PS Arthur Delaporte. "Nous, on n'abandonnera pas les espaces républicains parce que justement, l'enjeu, c'est de marquer un point collectif contre l'antisémitisme et ceux qui devraient avoir honte de venir sont les élus du Rassemblement national", a-t-il jugé.
Le message est clair, ne pas abandonner le terrain au profit du RN, contrairement à La France insoumise qui préfère laisser sa place. Depuis le 7 octobre dernier, 1.159 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l'Intérieur.