LA PHOTO - "Hollande sous une pluie de confettis" : dernier clin d'oeil au quinquennat pluvieux

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François Hollande et l'artiste Gaspard Delanoë, mercredi devant les portes du squat 59, rue de Rivoli, à Paris. © JOEL SAGET/AFP
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Axel Roux , modifié à
Le photographe Joël Saget a immortalisé la rencontre entre François Hollande et l'artiste Gaspard Delanoë, au squat 59, rue de Rivoli, à Paris. Un échange spontané, marqué par la bonhomie de l'ancien président.

Chaque semaine, Europe1.fr vous propose un regard décalé sur l'actualité politique, dans l'objectif d'un photographe de l'AFP.

C'est l'histoire d'une rencontre discrète. Mercredi, François Hollande a visité le squat du 59 rue de Rivoli, dans le 1er arrondissement de Paris, accompagné de Gaspard Delanoë, responsable des lieux. Un immeuble haussmannien de six étages à disposition d'une trentaine d'artistes, de peintres et plasticiens. Un lieu de culture parisien à quelques pas de la nouvelle adresse du président à la retraite. L'histoire, aussi, d'un François Hollande désormais loin du bourdonnement médiatique, libre de s'adonner au monde des arts. Un échange spontané qui s'est achevé par une pluie de confettis lancée par les artistes. Comme un dernier clin d'oeil à un quinquennat pluvieux. Joël Saget, photographe à l'AFP était présent ce jour-là. 

  • Décrire une ambiance

"François Hollande est arrivé un peu en retard, vers 18h30. C'était une arrivée discrète. Gaspard Delanoë, que j'ai déjà croisé par le passé, m'avait mis au courant de sa visite et j'étais le seul photographe à suivre la visite. Il avait invité François Hollande sans savoir s'il accepterait : tout cela était très spontané. Pendant sa visite, il a échangé avec des artistes en défilant dans leurs ateliers. L'une d'elle, un peu surprise, lui a dit qu'elle s'attendait à le voir 'arriver par la fenêtre'. Du tac au tac, François Hollande s'en est presque excusé. Dans un sourire, il lui a expliqué qu'il était seulement 'rentré par la porte'.

Dans un autre atelier, François Hollande est également tombé sur de jeunes artistes qui réalisent des caricatures. L'une d'entre elles, qui représente Trump en Godzilla, a attiré son regard. Amusés, les artistes lui ont proposé de lui en donner une. "D'accord, mais n'en faites surtout pas sur moi !", a-t-il rétorqué. C'était une ambiance très bon enfant.

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@ JOEL SAGET/AFP

" François Hollande s'est laissé porter par l'esprit décalé des lieux "
  • Attendre le bon moment

Pour faire cette photo, j'ai attendu classiquement devant l'immeuble la fin de la visite. Je n'étais pas au courant qu'une pluie de confettis attendait l'ancien président. C'est seulement quand j'ai entendu des bruits aux fenêtres, au-dessus de ma tête, que j'ai compris qu'il allait se passer quelque chose. François Hollande est sorti accompagné de Gaspard Delanoë et j'ai vu les premiers confettis perler dans l'air. Ils balançaient cela dans un bon esprit et François Hollande ne l'a pas du tout mal pris. Il n'avait même pas l'air surpris. Je crois qu'il s'est laissé porter par l'esprit décalé des lieux. Il est resté très naturel. J'ai décidé de cadrer cette scène en contre-plongée pour accentuer l'effet du nombre des confettis.

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@ JOEL SAGET/AFP

" C'est un président qui a goûté à toutes les pluies pendant son quinquennat "
  • Donner du sens à l'image

Avec cette photo, j'ai le sentiment qu'une boucle est bouclée. La première fois que je l'ai photographié, c'était dans un hélicoptère, lors d'une visite en Afghanistan, quelques jours après son élection. J'ai ensuite réalisé les derniers clichés officiels de François Hollande à l'Elysée, quelques jours avant son départ. C'est un président qui a goûté à toutes les pluies pendant son quinquennat. Où qu'il aille, et même ici, il aura été accompagné par un petit nuage."

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François Hollande, quelques jours avant son départ de l'Elysée. @ JOEL SAGET/AFP