Matignon entend reprendre la main. Alors que la grève en pointillée à la SNCF, entamée début avril, se poursuit, le Premier ministre reçoit lundi les différents syndicats de cheminots. "On entame aujourd'hui une deuxième phase, qui aura pour objet de discuter de la dette, du financement du système ferroviaire, d'une stratégie pour le fret et, évidemment, de la convention collective qui protégera les salariés à l'avenir", détaille au micro de la matinale d'Europe 1 Jean-Baptiste Djebbari, député LREM de Haute-Vienne et rapporteur de la réforme ferroviaire à l’Assemblée nationale.
Ni caprice ni symbole. Alors que certains syndicats ont fait savoir qu'ils refusaient désormais de poursuivre les négociations avec Elisabeth Borne, la ministre des Transports, l'élu assure pourtant que le dialogue entre les partenaires sociaux et l'exécutif n'a jamais été interrompu. "On discute depuis le 1er mars. On est déterminé, le Parlement et le gouvernement, à mener des réformes qui sont nécessaires", déclare-t-il. "La réforme n'est pas un caprice gouvernemental ou un symbole, elle est rendue nécessaire par ce que l'on l'on connait tous : des retards, des annulations de train, la vétusté du réseau qui est relativement importante […] et par des petites lignes qui, aujourd'hui, ferment", fait valoir ce parlementaire de la majorité. "La reforme est nécessaire pour que la qualité du service revienne et que chacun puisse se transporter de façon confortable et sécuritaire", ajoute-t-il.
Une dette qui représente "1,5 point du PIB". Le principal enjeu de cette nouvelle phase de discussions entre l’exécutif et les partenaires sociaux sera donc la reprise de la dette de la SNCF par le gouvernement. "La dette sera reprise pour partie dès le 1er janvier 2020 et puis, après, éteinte progressivement", indique Jean-Baptiste Dejebbari."Cette dette est une dette d'Etat qui viendra grever le stock de dettes relativement élevé que l'on a déjà et qui vient peser sur la crédibilité de la signature de la France", souligne-t-il.
En conséquence, le député estime que ce geste coûteux pour l'Etat doit motiver la mise en place d'une relation assainie entre l’entreprise publique et l'exécutif. "C'est ce qu'il faut expliquer. Il faut aussi envoyer le signal de l'Etat qui a confiance en la SNCF, dans le système ferroviaire", explique-t-il. Car "reprendre 35 ou 40 milliards de dette c'est 1,5 point de PIB, c'est considérable !"