C’est un serpent de mer qui divise la majorité présidentielle. La réforme des retraites doit-elle se faire le plus rapidement possible ? Et si oui, comment ? La Première ministre consulte les membres de son gouvernement. Et elle a donné rendez-vous aux chefs de groupes parlementaires mercredi à Matignon.
"C'est une réforme qui s'impose"
La réforme pourrait-elle être enterrée pour le moment ? C’est la question que tout le monde se pose en Macronie. "C’est compliqué !", avoue un conseiller de Matignon. Emmanuel Macron a fixé le cap la semaine dernière : "C’est une réforme qui s’impose", selon lui.
Mais voilà, le patron du Modem, François Bayrou, qui possède 49 députés dans l’hémicycle, allié de Renaissance, s’est dit opposé à tout passage en force. Et depuis, les voix dissidentes se multiplient jusque chez les marcheurs. Il y a une marge de manœuvre pour que la réforme entre en vigueur à l’été 2023. Et, il y a la possibilité pour l’exécutif de l’intégrer au Projet de loi de financement de la sécurité sociale. Mais à quel prix ?
Afficher une volonté réformatrice
Élisabeth Borne n’a aucune certitude d’obtenir la majorité sur un tel amendement. Elle n’aurait alors d’autre choix que de recourir à l’article 49-3 pour faire passer le texte sans débat. Une option qui signerait l’arrêt de mort du CNR, le Conseil national de la refondation. Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, menace d’en claquer la porte en cas de réforme à marche forcée.
Mais, Emmanuel Macron a-t-il vraiment envie d’aller au clash, en pleine crise inflationniste et énergétique ? Ce n'est pas si sûr. "Le spectre du passage par voix d’amendements a tout d’un ballon d’essai", décrypte un conseiller ministériel. Comme si l’enjeu pour Emmanuel Macron était davantage d’afficher sa volonté réformatrice pour mieux dénoncer la situation de blocage.