La ficelle est grosse, mais elle est assumée. Toutes les qualités qu'Emmanuel Macron a trouvé à Jeanne d'Arc, dimanche à Orléans, sont en fait les siennes : elle fend le système, elle a su rassembler la France, elle était un rêve fou et a fini par s'imposer comme une évidence. Pendant 15 minutes, Emmanuel Macron, dont on a au passage découvert qu'il n'était pas un tribun, a en fait parlé de lui.
"Limite grotesque". "C'était limite grotesque", assassine un ministre, passablement agacé. "'En marche !' fait du surplace, Macron se prend maintenant pour Jeanne d'Arc." L'intervention du ministre de l'Economie devait être son premier discours sur la République et le vivre ensemble. Et au lieu de propositions concrètes, il a enchaîné les généralités. Son entourage dit que les propositions seront pour plus tard. On verra bien.
"Des cours d'histoires bâclés". A l'Elysée, on a regardé cela de loin, sereinement, tant on ne doute pas une seule seconde qu'Emmanuel Macron se ralliera à François Hollande quand le président sera officiellement candidat. Du côté de Matignon, en revanche, on perd un peu patience. Un proche du Premier ministre affirme "avoir autre chose à faire que d'écouter des cours d'histoire bâclés sur Jeanne d'Arc". Un député socialiste conclut : "on a compris : Emmanuel Macron est en marche, mais on ne sait pas très bien où il va et jusqu'à quand."