Les esprits s'échauffent chez Les Républicains à propos de Nadine Morano. Après ses déclarations sur la France, "pays de race blanche", la commission nationale d'investiture se prononce mercredi sur son sort pour les élections régionales. Mais dès mardi soir, le cas Morano a été évoqué lors du bureau politique du parti. Et cela s'est très mal passé.
"C'est parti en vrille". La réunion a littéralement viré au pugilat, sous forme de règlement de compte entre Nadine Morano, Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé. Ce dernier - que Nicolas Sarkozy a chargé devant les juges dans l'affaire Bygmalion - a abordé le sujet au milieu du bureau politique. Réplique de l'ancien chef de l'Etat : "les questions diverses, ce sera à la fin". Ambiance. Et quand le cas Morano a enfin été mis sur la table, "c'est parti en vrille", confie un sarkozyste.
Copé dénonce "le deux poids, deux mesures" de Sarkozy. Jean-François Copé, qui a de la mémoire, craint une "jurisprudence Morano". Lui n'a pas oublié que l'eurodéputée n'est pas la seule à avoir déjà dérapé dans le parti. Il dénonce donc "le deux poids, deux mesures" du patron des Républicains. A ce moment-là, l'ancien patron de l'UMP a en tête les propos de François Fillon, en septembre 2013, qui conseillait alors, dans le cadre des municipales, de voter pour le candidat "le moins sectaire" entre FN et PS. Mais l'élu de Meaux a aussi – et surtout – un autre homme dans le viseur : Nicolas Sarkozy.
"Fuite d'eau" contre "pain au chocolat". Sauf que s'il l'avait bien en tête, c'est Nadine Morano qui a rappelé la sortie du patron des Républicains en juin dernier, comparant les migrants à une "fuite d'eau". Des propos polémiques qui n'avaient valu aucune sanction à leur auteur. "Tout le monde peut déraper", a ensuite reconnu Nicolas Sarkozy, qui s'est fait fort de rappeler à Jean-François Copé son désormais fameux "dérapage" sur les pains au chocolat. Et l'actuel patron des Républicains de se souvenir également à voix haute que le même Jean-François Copé avait exclu de l'UMP Christian Vanneste après des propos sur les homosexuels.
Des excuses sinon rien. Une explication de texte à trois, qui a viré au Règlement de compte à O.K Corral. Nadine Morano a bien tenté de justifier sa position, mais sans résultat. Nadine Morano a rappelé sa fidélité à toute épreuve à Nicolas Sarkozy – "même quand tu étais en garde à vue", lui a-t-elle lancé devant des cadres gênés -, mais sans résultat. Si elle refuse de s'excuser publiquement, alors elle se verra retirer son investiture pour les régionales en Meurthe-et-Moselle.