"C’est quelque chose que l’on demande depuis longtemps", affirme Agnès Le Brun, porte-parole de l’Association des maires de France (AMF), invitée d’Europe 1 samedi soir. Plus tôt dans la journée, à Nice, le Premier ministre Jean Castex a détaillé samedi une série de mesures afin de lutter contre l'insécurité, dont une expérimentation de l'extension des compétences de la police municipale. Une bonne nouvelle pour Agnès Le Brun, ex-maire de Morlaix, qui estime que les expérimentations "permettent de se tromper, mais aussi de réussir et d'apprécier localement ce qui se passe dans un endroit, et pas dans un autre". Cette dernière donne notamment l'exemple des nombreuses prérogatives dont ne disposaient jusqu'ici pas les policiers municipaux, "et sur lesquels ils vont pouvoir s'engager".
"On est sur un a priori de confiance"
Pour Agnès Le Brun, la mesure présentée par Jean Castex n'a rien d'un effet d'annonce. "On est sur un a priori de confiance, parce qu'il faut arrêter d'être dans la défiance", affirme-t-elle. "Le cadre est posé, maintenant il est important que l'on travaille ensemble pour savoir ce que va contenir cette expérimentation", poursuit la porte-parole de l'AMF, énumérant les éléments auxquels la police municipale n'a aujourd'hui pas accès, parmi lesquels les contrôles d'identité ou encore les fichiers de personnes recherchées. "On a des propositions à faire", assure-t-elle.
Si l'ex-édile manifeste son enthousiasme quant à cette mesure, celle-ci met toutefois en garde : "Il faut faire attention à ce que cette expérimentation soit évaluée, car il ne faudrait pas que la police municipale fasse le travail de la police nationale. Il faut que ça reste complémentaire".
"La sécurité reste une responsabilité de l'État"
"C'est une chaîne", assure Agnès Le Brun. Selon elle, le premier maillon est éducatif. Ensuite, "s'il y a infraction, la police municipale est primo-arrivante, et s'il y a délit la police nationale intervient", développe-t-elle, insistant sur la nécessité de renforcer l'étape suivante : celle qui incombe à la justice. "Il faut ensuite une réponse pénale, sinon vous videz la mer avec une petite cuillère, et vous revenez constamment à zéro", insiste la porte-parole de l'AMF. "Il faut une continuité dans la chaîne d'intervention".
"La police municipale et la police nationale peuvent travailler main dans la main", poursuit Agnès Le Brun. "Et il ne faudrait pas que là où la police nationale est défaillante en termes d'effectifs, on dise 'puisque la police municipale élargit ses prérogatives, ça ira bien comme ça', car non ça n'ira pas comme ça", prévient-elle. "La sécurité reste une responsabilité de l'État".