Le président LR d'Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a proposé de tester dans sa région la mise en place de "contreparties" aux aides sociales, une piste qu'avait récemment évoquée le Premier ministre Édouard Philippe.
"On enferme dans l'assistanat". "Depuis huit ans, je me bats pour que des heures de travaux d'intérêt général (TIG) soient réalisées en contrepartie du RSA. Ça me fait sourire que le Premier ministre ait repris" cette position, déclare Laurent Wauquiez dans un entretien au quotidien régional Le Progrès.
"Pour moi, il y a des droits, mais aussi des devoirs. On a perdu le sens des choses. Aujourd'hui, on verse des prestations et on enferme des gens dans l'assistanat", souligne le président des Républicains, qui fait de ce sujet une "question de justice".
Une région pilote d'un programme "droits-devoirs". Exhortant le Premier ministre à aller "jusqu'au bout", Laurent Wauquiez compte lui proposer qu'Auvergne-Rhône-Alpes soit la première région pilote d'un programme "de type droits-devoirs" pendant "deux ans au moins", après l'expérimentation d'un tel système par le conseil départemental LR du Haut-Rhin depuis 2017. "Mais la loi ne permet pas de faire autre chose que du 'volontariat'", regrette Laurent Wauquiez qui voudrait, précise son cabinet, que ces contreparties soient obligatoires dans sa région.
"Ni une punition ni une stigmatisation", selon Wauquiez. Selon son projet, les bénéficiaires du RSA pourraient "aider dans les maisons de retraite, rendre visite à des personnes handicapées, entretenir des espaces verts, aider lors de festivals, aider des associations" mais sans que cela ne "détruise l'emploi". Les candidats seraient dirigés vers des filières qui recrutent mais aussi dans le "domaine de compétences", poursuit Laurent Wauquiez, pour qui ce programme n'est ni "une punition ou une stigmatisation".
La partie formation serait gérée par la région, la partie RSA par les départements volontaires, avance-t-il, évoquant l'intérêt éventuel de l'Ain, du Cantal, de la Loire et de la Haute-Savoie. "Mais pour cela, il faut que la loi nous y autorise", note le président des Républicains, affirmant que cette idée pourrait être soutenue par son parti.
Une proposition de Philippe critiquée. Lancée lors d'un déplacement mi-février dans le Finistère, la proposition d'Édouard Philippe avait suscité de nombreuses critiques jusque dans les rangs de la majorité. Il a en revanche reçu des soutiens à droite, notamment du député LR du Haut-Rhin Éric Straumann.
Face à la controverse, le chef du gouvernement, accusé d'aller dans le sens des attaques de son ancien parti des Républicains contre "l'assistanat", avait par la suite dit "assume(r) parfaitement qu'il y ait des devoirs en face des droits" pour les Français les percevant.