Pour comprendre les raisons de l’échec historique des Républicains aux européennes dimanche, Laurent Wauquiez propose d’organiser des Etats généraux à la rentrée de septembre. Mais la date est jugée trop lointaine par plusieurs poids lourds du parti, qui souhaiteraient que cette remise en question intervienne plus rapidement. "Moi, je trouve que c’est une proposition insuffisante, ou en tout cas très modeste", a réagi mardi au micro d’Audrey Crespo-Mara sur Europe 1 Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat. Il estime notamment qu'à la rentrée la campagne des municipales aura déjà démarré. "Ce sera trop tard, on ne peut pas attendre le mois de septembre", martèle-t-il.
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Bruno Retailleau souhaite donc, au côté de Gérard Larcher, autre poids lourd de la droite sénatoriale, lancer une initiative de rassemblement avec l’appui des élus territoriaux. Une manière de couper l’herbe sous le pied d’un président de parti qui, en dépit des appels à la démission, refuse de quitter son poste. "Cette initiative est parfaitement complémentaire [des Etats généraux, ndlr], je suis certain que Laurent Wauquiez le comprendra", nuance Bruno Retailleau. "Je souhaite que Gérard Larcher puisse prendre (cette) responsabilité", ajoute-t-il, rappelant que le président du Sénat incarne la voix des territoires, alors même que la prochaine échéance électorale, avec les municipales de 2020, sera d'ordre local.
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Élargir la ligne politique vers le centre
Dans la foulée, Gérard Larcher a confirmé sur Franceinfo qu'il allait "proposer aux présidents de groupe parlementaire, aux présidents des trois grandes associations d'élus [... ] de se retrouv[er] la semaine prochaine" pour "engager une démarche au travers des territoires pour reconstruire un projet qui rassemble la droite et le centre". Un élargissement de la ligne politique appelé également par Bruno Retailleau. "Nous gouvernons les grandes villes, les départements et les régions dans cette alliance naturelle avec les centristes. Nous avons très peu de différences", relève-t-il.
"Si on veut rester dans un entre soi, on finira dans une cabine téléphonique", raille encore l’élu vendéen. "C’est pour Emmanuel Macron une assurance vie. On se condamne à rester à perpétuité dans l’opposition, et en réalité à disparaître", conclut-il.