C'est une somme qui peut faire bondir : 160 millions d'euros. C'est ce que coûterait chaque année la quarantaine de cabinets ministériels du gouvernement de Jean Castex. Cela en ferait le gouvernement le plus coûteux de la Ve République selon René Dosière, ancien député PS de l'Aisne et désormais président de l'Observatoire de l'éthique publique. Ce spécialiste du train de vie de l'État note qu'il s'agit "d'un des gouvernements les plus nombreux : plus de ministres, de collaborateurs, avec des rémunérations toujours élevées mais qui ont tendance à diminuer ces dernières années", affirme-t-il sur Europe 1, vendredi.
L'ancien député socialiste examine régulièrement les coûts générés par les gouvernements successifs. Pour faire ses calculs, René Dosière s'est appuyé sur la rémunération de chaque personne qui compose un cabinet ministériel. "Un conseiller de ministre gagne environ 9.160 euros brut mensuels. Mais il y a une différence : les fonctionnaires sont plutôt autour de 9.400 euros, et les contractuels sont aux alentours de 7.000 euros", remarque l'ancien député de l'Aisne.
"Les contractuels, ce sont des copains politiques"
René Dosière estime que "la moitié des conseillers sont issus de l'administration elle-même. Ce sont des hauts fonctionnaires qui viennent, en quelque sorte, accélérer leur carrière professionnelle en passant par les cabinets". Et l'ancien député socialiste de mettre la lumière sur les "contractuels", relevant du droit privé. "Ils ont tendance à être de plus en plus nombreux. On s'aperçoit que ce sont de plus en plus des personnes jeunes, plutôt des partisans politiques et qui sont là pour faire la promotion du ministre, et aussi s'initier à la vie politique", explique-t-il, en avouant : "Ces contractuels, ce sont des copains politiques."
Pour réduire la facture, le gouvernement pourrait-il donc se passer de quelques-unes de ces personnalités ? "S'agissant des hauts fonctionnaires, ils ont quand même les responsabilités les plus importantes dans les cabinets. Ce sont des gens qui ont naturellement des sympathies politiques, mais qui ont surtout le sens du service public", souligne René Dosière.