Les distances minimales d'épandage des pesticides par rapport aux habitations seront fixées à cinq et dix mètres selon les types de cultures, c'est ce que prévoit un arrêté qui entrera en vigueur le 1er janvier 2020. Ces décisions correspondent aux recommandations prises en juin dernier par l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) et à celles mises en consultation par le gouvernement.
Dans le détail, les cultures dites basses comme les légumes ou céréales sur lesquelles on utilisera des pesticides devront se trouver à cinq mètres des habitations. Pour les cultures hautes, telles que les arbres fruitiers ou les vignes, cette distance sera de 10 mètres. Une "distance incompressible" de 20 mètres sera mis en place pour les 0,3 % des produits considérés comme les plus dangereux pour l'homme car présentant une "toxicité quasi-avérée".
Une volonté de s'en tenir "à l'état de la science dans les connaissances actuelles et à l'avis de l'Anses"
Les parcelles déjà semées devront se mettre en conformité avant le 1er juillet 2020. Des dérogations seront accordées aux agriculteurs utilisant du matériel de pulvérisation muni de dispositifs spéciaux "anti-dérive" et l'adoption de "chartes d'engagement départementales" par les utilisateurs de produits phytosanitaires. Ces chartes seront soumises à concertation publique et accord du préfet. Le cas échéant, cette dérogation permettra ainsi de ramener les distances minimales jusqu'à cinq mètres pour l'arboriculture et trois pour la "viticulture et les autres cultures", sauf à proximité des établissements accueillant des "personnes vulnérables comme les écoles, les hôpitaux et les maisons de retraite, etc.
Ces dispositions sont amenées à évoluer au fur et à mesure que l'Anses va intégrer des distances de sécurité dans ses futures autorisations de mise sur le marché. Le gouvernement souhaitant s'en tenir "à l'état de la science dans les connaissances actuelles et à l'avis de l'Anses". Des associations de défense de l'environnement demandaient, elle, 100 à 150 mètres de distance. Une enveloppe de 25 millions d'euros devrait par ailleurs être mise sur la table "accompagner les agriculteurs dans la réduction de l'utilisation de produits phytosanitaires".