Le maire LR de Quimper, Ludovic Jolivet, a annoncé vendredi dans une lettre qu'il quittait le parti de Laurent Wauquiez, dont il estime qu'il s'est placé "dans le sillage des populistes", et qu'il rejoignait la formation de centre droit Agir.
"Mon parti, Les Républicains, aurait dû non pas se placer ostensiblement dans le sillage des populistes", lors de la campagne des Européennes, estime l'élu breton. "Ce parti qui a été le mien ne possède désormais ni boussole, ni colonne vertébrale", déplore-t-il. "Il s'est malheureusement 'bunkérisé', étiolé, et je me sens orphelin d'une droite et d'un centre modernes qu'incarnait en son temps l'UMP", poursuit Ludovic Jolivet, selon qui "le président de la République et le Premier ministre illustrent et développent des idées dont je me sens proche".
Ludovic Jolivet a été élu à la tête du chef-lieu du Finistère lors des dernières élections municipales de 2014. Il s'était déjà revendiqué comme "Macron-compatible", alors que plusieurs de ses adjoints à la mairie avaient indiqué qu'ils voteraient pour la liste portée par La République en Marche aux élections européennes.
Des "états généraux" de la droite en septembre ?
Ce départ des Républicains illustre la profonde crise que connaît le parti depuis son désastre électoral de dimanche, après que la liste menée par François-Xavier Bellamy a essuyé le pire score de la droite républicaine sous la Vè République : 8,48%.
Fragilisé, le patron Laurent Wauquiez a tenté de reprendre la main en suggérant des "états généraux" en septembre. Mais il doit affronter plusieurs initiatives de cadres de son parti, notamment du président du Sénat, ou de jeunes députés, qui lui ont lancé un ultimatum pour changer la gouvernance de la formation. D'autres ont en outre plaidé pour une démission du président de LR : après Valérie Pécresse en début de semaine, le maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) Philippe Juvin, par ailleurs ancien eurodéputé, a exhorté Laurent Wauquiez à quitter son poste, dans une tribune parue vendredi dans Le Monde.
Agir, fondé par d'ex-LR pro-Macron au lendemain de la présidentielle de 2017, compte une dizaine de députés et cinq sénateurs. Le parti, présidé par le ministre de la Culture Franck Riester, s'était allié avec LREM pour les élections européennes.