Ils sont venus, ils ont vu et son repartis déçus. Les quelque 1.000 personnes venues assister, mardi soir, à Strasbourg, au meeting d'Emmanuel Macron, sont restées sur leur faim. L'ancien ministre de l'Économie, qui tenait là sa première réunion publique depuis sa démission, avait bien prévenu que son objectif était de présenter un "diagnostic" de la France, basé sur les résultats de la Grande Marche. Mais la formule n'a pas convaincu tout le monde.
"Lieux communs". Certains ont salué "une approche par l'évaluation", qui va "plutôt dans le bon sens" alors qu'on "va avoir quand même deux primaires [à droite et à gauche] où le débat risque de ne pas être très élevé". Mais d'autres auraient préféré un peu plus de propositions et moins de "lieux communs" comme "on en entend partout, tout le temps". "Il n'y a pas de programme. Il fait un diagnostic, mais ça, nous aussi on peut le faire", note une militante. "Je venais pour écouter des idées, et finalement j'ai eu un constat hyper négatif sur la société", soupire un jeune homme, qui trouve "assez dramatique de dresser un constat pareil".
"Trop long, trop de chiffres". Certes, Emmanuel Macron a égrené quelques propositions concrètes comme l'introduction de la proportionnelle au Parlement ou la création d'une commission de citoyens pour évaluer tous les ans la politique gouvernementale. Mais cela n'a pas suffit. "Trop long, trop détaillé, trop de chiffres", évacue une femme, quand un homme s'attendait "à quelque chose qui allait plus droit au but". "Du coup, je suis un peu déçu du format." Format que l'ancien ministre de l'Économie assume pourtant, persuadé qu'il vaut mieux s'engager sur "dix ou douze" orientations phares plutôt que d'empiler les promesses. "Plus personne ne pense qu'on engage sa responsabilité sur quatre livres, 200 propositions ou 1.000 pages", a-t-il lancé. Il semblerait que le public ne soit pas d'accord avec lui.
"Un peu trop novice". Pour ce meeting strasbourgeois, Emmanuel Macron avait misé sur la même formule que le précédent, tenu à Paris en juillet : un discours de plus d'une heure, debout et sans notes. Le public a apprécié un "bon orateur", sans pour autant signer des deux mains. "Il est un peu trop novice, ça me fait peur", confie ainsi une militante. "J'étais plutôt positive mais là..."