Le ministre Marc Fesneau se prépare à un Salon de l'agriculture «pas forcément» serein

© XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Alors que le Salon de l'agriculture débute samedi prochain, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a reconnu que la "sérénité" ne serait "pas forcément" au rendez-vous lors de l'évènement. Après les annonces du gouvernement, les agriculteurs attendent une mise en application. Ils menacent de reprendre leurs actions.

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a défendu dimanche les mesures d'urgence du gouvernement pour les agriculteurs en colère, tout en reconnaissant que la "sérénité" ne serait "pas forcément" au rendez-vous lors du salon de la profession à Paris à partir du 24 février, "Quand on est responsable public, il faut accepter aussi de se confronter à ce que sont parfois des querelles et des gens qui viennent nous rappeler à des promesses ou nous rappeler à des exigences", a déclaré Marc Fesneau lors de l'émission "Questions politiques" sur France Inter, où il était interrogé sur l'éventualité de se faire "chahuter".

 

"Je ne dis pas forcément que le salon va se passer dans des conditions de sérénité", a-t-il affirmé, après avoir défendu les réponses apportées par le gouvernement après les 10 jours de crise agricole et de blocages qui ont traversé la France début février. "Nous avons singulièrement accéléré" et "mis en œuvre les annonces qui avaient été faites par Gabriel Attal, les mesures d'urgence", a justifié le ministre, citant les fonds créés ou abondés pour alléger la fiscalité des éleveurs, aider ceux de bovins touchés par la maladie hémorragique épizootique, la viticulture, la culture bio, etc.

"Je n'ai pas l'impression que le travail va s'arrêter après le salon"

Les agriculteurs ont pour l'instant obtenu 400 millions d'euros d'aides d'urgence, des simplifications administratives et des concessions européennes sur les jachères. Mais ils ne sont pas encore satisfaits et attendent de nouveaux arbitrages d'ici l'ouverture du salon annuel, annoncé dans un climat bouillant.

"Reconnaissons aussi qu'il y a des sujets qui sont du temps long, que la rémunération est un sujet qui reste pendant pour un certain nombre d'agriculteurs", a défendu le ministre. "Donc la responsabilité politique, ce n'est pas de fuir, c'est de dire 'voilà ce qu'on a fait, voilà ce qu'on va faire, et puis voilà sans doute (les choses) sur lesquelles on a besoin de vous écouter'", a déclaré le ministre attendu de pied ferme par les professionnels dans les travées du salon. "Je n'ai pas l'impression que le travail va s'arrêter après le salon", a assuré le ministre.

Le ministre MoDem a aussi reproché au Rassemblement national, qui s'affiche proche de certaines revendications de la Coordination rurale, de proposer "un modèle autarcique", un "repli sur nos frontières", alors qu'une "grande partie des productions françaises (...) sont exportées vers les Italiens, vers les Espagnols, vers les Polonais". "Donc la préférence nationale dans l'espace européen, c'est la mort de l'agriculture française", a averti Marc Fesneau.