Le nombre de réfugiés ukrainiens qui arrivent en France en raison de l'invasion russe en Ukraine "est en augmentation rapide", a affirmé mardi le Premier ministre Jean Castex lors d'une visite dans un centre d'accueil parisien où il a échangé avec plusieurs personnes accueillies. Le nombre de réfugiés "dénombrés officiellement par la PAF (police aux frontières) depuis le 25 février avoisine les 5.000 personnes, sachant qu'un certain nombre d'entre elles sont en réalité en transit", a indiqué le Premier ministre. Certaines veulent se rendre en Grande-Bretagne, d'autres gagner "des pays du sud de l'Europe".
>> LIRE AUSSI - Accueil des Ukrainiens : «Comme pour la crise en 2015, la France n'accueillera pas tout le monde mais prendra sa part»
Des solutions à trouver face aux possibilités d'accueil restreintes
"Ce qui est clair c'est que ce nombre s'accroît rapidement", a souligné Jean Castex, à l'issue de sa visite au centre d'accueil de la Porte de la Chapelle, où il a été accueilli par la maire PS de Paris et candidate à l'élection présidentielle Anne Hidalgo. Constatant que les possibilités d'accueil risquent d'être très vite saturées, Anne Hidalgo a suggéré qu'une école "vide", en face du centre, puisse "peut-être servir pour l'accueil des femmes et des enfants".
Selon Jean Castex, "plus de 500" réfugiés ukrainiens ont été accueillis lundi à Paris, contre environ 300 par jour durant le week-end et seulement "quelques dizaines" en début de semaine dernière. Les flux sont toutefois difficiles à appréhender, les arrivées s'effectuant par bus en provenance de Berlin notamment, train ou avions. Les différentes associations ont ainsi fait part de leurs problèmes logistiques au Premier ministre, notamment concernant l'accueil de nuit de ces réfugiés.
La mobilisation des Français saluée par Jean Castex
Le Premier ministre a souligné également la mobilisation des Français, avec 10.798 places d'hébergement qui ont déjà été proposées : 5.978 par des particuliers, 3.683 par des collectivités et 1.137 par les "grands opérateurs d'hébergement". Les particuliers qui veulent s'engager pour cet accueil peuvent le faire sur la plateforme "Je m'engage pour l'Ukraine", active depuis mardi matin, a rappelé M. Castex, qui était accompagné par la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa. Le nombre de réfugiés qui ont fui l'Ukraine depuis l'invasion par l'armée russe le 24 février a dépassé mardi les deux millions, selon le site internet du Haut commissariat aux réfugiés qui en fait le décompte.
Durant son heure et demie de visite dans ce centre, M. Castex a échangé avec plusieurs réfugiés, remettant symboliquement des autorisations provisoires de séjour de six mois renouvelables à deux jeunes femmes, Anastasia et Galina. "Je suis très émue d'être accueillie ici", lui a aussi glissé une vieille dame en larmes, alors qu'à quelques pas, des enfants emmitouflés dans des parkas et bonnets, traits tirés, patientaient aux côtés de leurs mères. Le consul général d'Ukraine en France Serhii Esaulov a pour sa part insisté sur la volonté de son pays de "faire partie de l'UE, devenir pays membre". "Les Ukrainiens ont mérité avec tout ce qu'ils font, ils ont payé pour ce choix", a-t-il plaidé.