La candidate du RN, Marine Le Pen, a plaidé mercredi pour un "rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie", "dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée et aura été réglée par un traité de paix", lors de la présentation de son projet diplomatique à Paris. "C'est l'intérêt de la France et de l'Europe, mais aussi je crois des États-Unis qui n'ont (...) aucun intérêt à voir émerger une étroite union sino-russe", a estimé la candidate d'extrême droite à la présidentielle, à rebours de l'actuelle position française.
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"Le procès qui m'est fait" sur la Russie "est injuste", dit Le Pen
Marine Le Pen ne souhaite ni "soumission à Moscou", ni "suivisme à l'égard de l'administration Biden", particulièrement dans la région Asie et Océanie, a-t-elle affirmé. La dirigeante d'extrême droite, qui avait été reçue par Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, est régulièrement accusée par ses adversaires d'accointances avec le pouvoir russe. Sa conférence de presse a brièvement été interrompue par un collectif de gauche lui reprochant sa "complaisance" avec Vladimir Poutine.
Sur la Russie, "le procès qui m'est fait est particulièrement injuste", "je n'ai défendu que l'intérêt de la France", a-t-elle affirmé mercredi, en revendiquant des "similitudes" avec Emmanuel Macron, quand il recevait le président russe en France.
Le Pen avait évoqué des "crimes de guerre" à Boutcha
Le 4 avril, Marine Le Pen a évoqué des "crimes de guerre" en Ukraine après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev, notamment à Boutcha. Fin mars, la candidate du RN avait refusé de qualifier Vladimir Poutine de "criminel de guerre" car "on ne négocie pas la paix en insultant une des deux parties".
Favorable à la transmission de "renseignements" aux Ukrainiens, elle est "plus réservée sur la livraison d'armes directe", car "la ligne entre l'aide et la cobelligérance est mince", a-t-elle estimé mercredi, alors qu'elle faisait il y a peu un distinguo entre armes légères et lourdes. Elle reste hostile aux sanctions économiques contre Moscou, au nom de la protection du pouvoir d'achat des Français.
Le RN rembourse toujours un prêt russe de neuf millions d'euros
En 2014, le RN avait eu recours à un prêt russe de neuf millions d'euros, qu'il est toujours en train de rembourser, suivant un "rééchelonnement" obtenu en 2020 auprès de ses créanciers, une firme russe dirigée par d'anciens militaires, Aviazapchast.
"Je suis totalement indépendante de tout lien, de toute puissance, de tout cabinet de toute nationalité. J'ai effectué un prêt à une banque tchéco-russe car je n'ai jamais réussi à en obtenir en France ni en Europe", a souligné Marine Le Pen mercredi, en dénonçant une situation "scandaleuse".