La Parti socialiste renoue avec une tradition laissée de côté suites aux déboires électoraux et financiers qu'il a connus ces dernières années : les militants sont invités à se retrouver pour un "campus" politique du 23 au 25 août à La Rochelle, où se sont tenues de 1993 à 2015 les incontournables universités d’été du parti.
"La grande époque est dernière nous", tient toutefois à nuancer au micro de Sébastien Krebs, sur Europe 1, le député PS du Val-de-Marne Luc Carvounas, estimant que l’ancien parti présidentiel, qui n’a enregistré que 6,19% des voix aux européennes, ne devait pas se laisser enfermer dans une forme de nostalgie.
"Que l’on retourne à La Rochelle, je trouve ça très bien. C’est toujours un moment joyeux pour les militants qui font l’effort de raccourcir leurs vacances pour venir participer à des tables rondes. C’est une bonne idée d’avoir remis en place les universités d’été", concède Luc Carvounas, qui a également prévu de participer aux universités d’été de la France insoumise à Toulouse et de la Gauche républicaine et socialiste à Rochefort. "Au-delà des socialistes et du PS, la vrai question que je pose, c’est : la gauche que devient-elle ?", interroge toutefois l’élu.
"J’ai peur des petites écuries"
"Jean-Luc Mélenchon parle de la 'fédération populaire'. Il en a donné une définition qui me va très bien", poursuit Luc Carvounas, en référence à la proposition du député insoumis, dans une interview à Libération, de mettre en place des alliances de circonstance à l’initiative des militants, réunis dans "des jurys citoyens, des agoras locaux, des débat participatifs", et non plus selon la volonté des seules instances dirigeantes des partis. Luc Carvounas en veut pour exemple l’éparpillement des initiatives aux dernières élections. "Il faut regarder les erreurs commises aux européennes, car finalement ça n'a été qu'un concours de petits chevaux de bois", déplore-t-il. Il reconnaît toutefois que "si l’union de la gauche est importante, elle n’est plus l’alpha et l’oméga désormais d’une stratégie politique."
"J’ai peur des petites écuries", ajoute encore le député. "Je vois le vieux logiciel des uns et des autres tourné vers la présidentielle et jamais vers les élections les plus proches, à savoir les municipales (les 15 et 22 mars prochains). Sans municipales réussies, et un socialisme municipal réussi […], il n’y aura pas de 2022", avertit Luc Carvounas.