Le Rassemblement national a dénoncé vendredi "l'ostracisme" dont est selon lui l'objet son groupe Identité et Démocratie au Parlement européen, jugeant qu'il n'est "tenu aucun compte" du vote "des peuples" dans la répartition des postes stratégiques.
Le Parlement européen a élu mercredi le social-démocrate italien David Sassoli à sa présidence. Le PPE (droite), dont le groupe au Parlement est le plus large, devant celui des sociaux-démocrates, n'avait pas présenté de candidat face à lui, prenant acte du partage des hauts postes européens décidé la veille par les 28 à Bruxelles. Le groupe libéral, Renew Europe, où siègent les macronistes français, avait pris la même décision.
"Une fois de plus, on se met d'accord sur le dos des peuples"
"Il y a des règles qui s'appliquent de représentation à la proportionnelle pour les vice-présidences et pour les postes de responsabilité et délibérément notre groupe a été totalement ostracisé. Ce sont des méthodes très antidémocratiques", a accusé vendredi l'eurodéputé Nicolas Bay, vice-président du groupe Identité et Démocratie au Parlement européen.
"Les Français qui ont voté LR et LREM, en réalité ils ont voté socialiste". "Une fois de plus, on se met d'accord sur le dos des peuples. On fait mine, pendant la campagne électorale, d'avoir des divergences, aussitôt effacées dès le scrutin passé. En réalité ils sont d'accord sur l'essentiel: plus de fédéralisme européen, plus d'immigration, et moins de protection économique", a développé Nicolas Bay, membre du bureau exécutif du RN. "Nous sommes victimes d'un véritable ostracisme. Les Français ont voté, les peuples européens ont voté de façon générale, il n'en est tenu aucun compte", a-t-il insisté.
Avec 73 membres, dont 28 députés de la Ligue de Matteo Salvini, 22 RN et 11 Allemands de l'AfD, le groupe "Identité et Démocratie" est le cinquième groupe du Parlement.