Le RN quitte la Commission d'enquête sport, estimant le sujet de «l'islamisation» occulté

Julien Odoul
Les députés RN ont décidé de ne plus siéger dans la commission d'enquête parlementaire sur les dysfonctionnements dans les fédérations sportives. © Arthur N. Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP // Crédit photo : Arthur N. Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Les députés RN ont décidé de ne plus siéger dans la commission d'enquête parlementaire sur les dysfonctionnements dans les fédérations sportives, ont-ils annoncé. Ces élus reprochent notamment à la commission d'enquête "d'occulter des sujets majeurs comme l'islamisation de certains clubs de sport".

Les députés RN ont décidé de ne plus siéger dans la commission d'enquête parlementaire sur les dysfonctionnements dans les fédérations sportives, en lui reprochant "d'occulter des sujets majeurs comme l'islamisation de certains clubs de sport". "Nous avons constaté que les auditions étaient essentiellement tournées vers un problème qu'il ne faut pas nier : les maltraitances sexuelles et l'homophobie", mais "qu'était délibérément occultée la question brûlante des menées islamistes radicales dans le monde du sport", a accusé le député RN Roger Chudeau jeudi, lors d'un point presse à l'Assemblée.

"C'est un déni de réalité", a estimé l'élu d'extrême droite, en taxant "d'islamo-gauchisme" Europe Ecologie - Les Verts, le parti de la rapporteure de la commission Sabrina Sebaihi. Le Rassemblement national affirme avoir demandé des auditions sans obtenir satisfaction, notamment celle du collectif de joueuses musulmanes des "Hijabeuses", qui avaient tenté de contester devant la justice le règlement de la Fédération française de football qui prohibe le port de signes ostensiblement religieux sur les terrains.

Un "cirque médiatique"

Le député Julien Odoul (RN) a à son tour reproché à la commission de ne pas "mettre l'accent sur l'islam politique dans le sport, la montée du communautarisme et le racisme anti-blanc". Les deux élus ont expliqué leur position à l'ouverture de la journée d'auditions jeudi. "Dans ces conditions, nous considérons que cette commission d'enquête est totalement vide de sens, qu'elle n'atteindra pas ses objectifs compte tenu de l'orientation qui est prise, nous ne siégerons plus", a dit Julien Odoul en commission.

"Nous prenons bonne note", a répondu la présidente Béatrice Bellamy (Horizons, Vendée). Sollicitée par l'AFP, la rapporteure EELV Sabrina Sebaihi a fustigé le comportement "honteux" des députés RN, un "cirque médiatique". "C'est indécent pour les victimes que nous avons auditionnées. La seule obsession du RN, c'est l'islam, les Noirs et les Arabes", a-t-elle dénoncé.

Une commission qui s'attire les critiques

Les écologistes avaient annoncé en juin lancer cette commission pour plancher sur les "dérives des fédérations sportives", les "violences sexistes et sexuelles, l'homophobie, le racisme et la corruption". La démarche irrite certains cadres du sport français, dont le nouveau président du comité olympique (CNOSF) David Lappartient, qui a dénoncé dans un courrier des "accusations outrancières".

La commission a aussi attiré les critiques de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra en raison du lancement d'une plateforme de témoignages de victimes "Balance ton sport", alors que le gouvernement a déjà lancé depuis trois ans sa plateforme "Signal-sports" , dans le sillage de l'affaire Sarah Abitbol. Amélie Oudéa-Castéra en a remis une couche dimanche sur France 3 en estimant que cette nouvelle initiative (Balance ton sport) était "à côté de la plaque".