Le 52èmeSalon aéronautique du Bourget a été inauguré lundi sous très haute sécurité par le président Emmanuel Macron, alors que la rivalité permanente entre les géants Airbus et Boeing, actuellement focalisée sur le moyen-courrier, repart de plus belle dans un contexte de croissance du trafic aérien dans le monde.
Dans l'400M, Macron est accompagné par Borne et Goulard. En signe de soutien à l'aéronautique européenne, Emmanuel Macron est arrivé peu avant 10h00 à bord d'un A400M, l'avion de transport militaire d'Airbus, après avoir décollé 15 minutes plus tôt de l'aéroport de Villacoublay. Il a longuement salué les officiels qui l'attendaient au pied du massif appareil.
Dans l'avion, il avait à ses côtés une vingtaine de salariés et de dirigeants d'entreprises françaises du secteur, grand contributeur au commerce extérieur de la France, ainsi que la ministre de la Défense Sylvie Goulard et la ministre des Transports Elisabeth Borne.
Une rencontre prévue avec Thomas Pesquet. La délégation a assisté ensuite à un défilé aérien, avec notamment l'avion très gros porteur A380, l'avion d'affaires Falcon de Dassault Aviation et des hélicoptères militaires de production européenne, Caïman (NHIndustries NH90) et Tigre (Eurocopter EC665). Le président devait ensuite rencontrer l'astronaute Thomas Pesquet de retour de la Station spatiale internationale.
Une sécurité assurée par des avions de chasse, des hélicoptères et des missiles sol-air. Le salon était placé sous très haute sécurité en raison de la menace terroriste, avec un dispositif aérien composé d'avions de chasse, d'hélicoptères, de missiles sol-air ainsi que de dizaines de "guetteurs". "Compte tenu de la sensibilité de cet événement, avec de nombreuses personnalités, beaucoup de public, nous allons renforcer la défense sol-air, les moyens de détection, d'intervention, y compris contre les minidrones", a déclaré le chef d'état-major de l'armée de l'Air, le général André Lanata.
350.000 visiteurs attendus. Le plus grand salon aéronautique du monde attend plus de 350.000 visiteurs jusqu'à dimanche, dont 150.000 professionnels, et 2.370 exposants. Après les journées professionnelles prévues d'ici jeudi, le grand public pourra, à partir de vendredi, admirer le ballet aérien ainsi que les appareils exposés au sol, avec au rang des nouveautés, l'A321neo et l'A350-1000 d'Airbus, le Boeing 787-10 "Dreamliner" et le 737 Max 9 ou encore l'Antonov 132 D.
Peu de commandes à attendre. Côté militaire, le clou sera la première en France du F-35A, l'avion de combat de dernière génération de l'US Air Force, l'armée de l'air américaine, développé par Lockheed Martin. Le Rafale de Dassault Aviation volera également.
Sur le front des commandes d'avion, cette édition ne devrait pas connaître le faste des années précédentes. 2017 sera "très, très ralentie pour les commandes d'Airbus comme pour l'ensemble de l'industrie", a prévenu le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, l'homme aux 15.000 Airbus vendus.
Le traditionnel duel Boeing/Airbus. Il y a deux ans, le Salon international de l'Aéronautique et de l'Espace (SIAE) - qui se tient tous les deux ans en alternance avec le salon de Farnborough en Grande-Bretagne - avait enregistré près de 130 milliards de dollars de commandes, principalement de l'européen Airbus et l'américain Boeing.
Mais le géant de Seattle a frappé fort dès le premier jour avec 7 annonces commerciales prévues, en plus du lancement officiel du 737 MAX 10, version allongée de son best-seller sur le segment mono-couloir. Cet appareil doit répondre à la concurrence âpre de l'A321neo d'Airbus, grâce auquel l'avionneur européen s'est taillé une part de 60% du marché sur le segment des moyen-courriers re-motorisés.