Clément Beaune a dû faire marche arrière toute. Le secrétaire d’État aux Affaires européennes, en visite en Pologne, avait promis de visiter une zone "anti-LGBT", pour protester contre le développement de ces villes où les homosexuels sont discriminés. Mais Clément Beaune a été obligé de renoncer après avoir été privé d’accès par les autorités polonaises.
Des zones "anti-LGBT" dans plus de 80 communes
Depuis leur arrivée au pouvoir en 2015, les populistes conservateurs de Loi et justice (PiS) font campagne contre ce qu'ils appellent "l'idéologie LGBT" et la comparent notamment au communisme. Avec le soutien tacite du gouvernement, environ 80 communes se sont déclarées libres de "l'idéologie LGBT" en signe de protestation contre le soutien aux droits des personnes LGBT du maire de Varsovie Rafal Trzaskowski, un des chefs de l'opposition.
Clément Beaune, qui a fait son "coming out" en décembre, avait annoncé qu'il se rendrait dans une de ces zones, qu'il a qualifiées de "scandale absolu". Sauf qu’il a reçu ce qu’on appelle, en langage diplomatique, une "pression amicale". Officiellement, les conditions sanitaires n’étaient pas réunies pour le déplacement du secrétaire d’Etat. Mais une source à Varsovie confirme à Europe 1 que la sécurité physique du ministre n’était pas assurée dans cette zone dite "anti-LGBT".
Il assure qu’il reviendra visiter une de ces zones
Un ministre européen empêché de se déplacer librement en Europe, c’est probablement une première et un réel échec. Mais Clément Beaune assume son choix d’avoir maintenu malgré tout son voyage. "Ca aurait été facile de ne pas venir claquer la porte et d’éviter de passer les messages. Je n’ai pas cédé sur le fond et je n’ai pas rompu le dialogue", a-t-il assuré. Lundi, le secrétaire d’Etat a rencontré plusieurs représentants d’associations LGBT, qui l’ont alerté sur la situation des homosexuels en Pologne.
Clément Beaune, qui trouve "regrettable" de ne pas avoir pu se rendre dans une de ces zones, parlera mardi matin avec son homologue polonais, une méthode qui selon lui peut aboutir. "Pendant très longtemps, on n’a pas parlé de ces sujets avec les Polonais. J’en parle et le président de la République en parle. L’attitude qui consiste à se tourner le dos, qui a été longtemps une pratique française vis-à-vis de pays européens en disant que c’est trop compliqué, n’est pas notre approche. On parle et on dit la vérité", a-t-il certifié.
Clément Beaune maintient sa promesse et affirme qu’il reviendra visiter une zone-anti LGBT. Reste à savoir quand les autorités polonaises le lui permettront.