Des mesures pour rendre "les obligations de quitter le territoire français" plus efficaces, facilité l'intégration des travailleurs immigrés… En novembre dernier, Gérald Darmanin dévoilait son projet de loi sur l'immigration. Objectif pour le ministre de l'Intérieur : montrer plus de fermeté envers ceux qui commettent des délits, tout en facilitant l'arrivée de nouveaux venus pouvant travailler dans des métiers en tension.
"Tous les métiers sont en tension"
Invité ce mardi matin sur Europe 1, le sénateur LR s'est montré particulièrement opposé au projet porté par l'ancien maire de Tourcoing. "Ce texte va ouvrir encore plus les vannes de l'immigration", estime Bruno Retailleau au micro d'Europe 1. En cause, la possibilité de la création d'un titre de séjour pour les métiers en tension. "Tous les métiers sont en tension", s'agace-t-il. Et puis, il y a "la création d'un second guichet pour les déboutés du droit d'asile qui pourront se raccrocher notamment, à ce fameux titre de séjour", assure le président des LR au Sénat.
Mais ce dernier estime pouvoir voter le texte, sous deux conditions néanmoins : "Premièrement, qu'il y ait un principe de régularisation zéro. Il faut que les clandestins qui entrent en France sachent que jamais ils ne pourront prétendre à une régularisation. Deuxième chose : le rétablissement du séjour illégal qui avait été supprimé par François Hollande", explique-t-il.
Situation d'échec
Objectif pour Bruno Retailleau : éviter une trop grande régularisation des travailleurs ayant un titre de séjour pour les métiers en tension. Car pour lui, "ce texte (promu par Darmanin) n'est pas un texte qui veut réduire l'immigration. C'est un texte qui fait du en même temps". Et d'ajouter : "Ça fait 30 ans qu'on cherche des compromis sur l'immigration. Cette loi serait si elle était votée, la 22e du genre" sur cette période.
Des politiques en situation d'échec estime-t-il, alors même que l'Europe se retrouve confrontée à une nouvelle vague d'immigration, avec plus de 330.000 passages illégaux vers son sol en 2022, indique Frontex.