La tête de liste des Ecologistes aux européennes Marie Toussaint a accusé le président Emmanuel Macron d'être celui qui plaçait l'Europe en danger de mort, si la politique qu'il prônait continuait de s'appliquer, lors d'une réunion publique jeudi soir à Strasbourg. Le jugeant "complice", voire "auteur" des "reculs environnementaux", elle a asséné: "Oui Monsieur Macron, l'Europe peut mourir: si on continue à appliquer la politique que vous appelez de vos vœux, ce mix de libéralisme naïf, d'inconséquence écologique, et de démolition des protections sociales".
Elle répondait au chef de l'Etat qui avait dressé jeudi matin lors d'un discours fleuve à la Sorbonne un portrait alarmiste de l'UE, qui pourrait, selon lui, "mourir d'elle-même". "La puissance dont vous parlez ne peut se bâtir sur la poursuite de chimères productivistes qui nous mènent à notre perte", a-t-elle asséné devant près de 400 militants et sympathisants. "Nos discours disent une chose. Mais nos achats en disent une autre. Au seul premier trimestre 2024, la France a acheté 600 millions d'euros de gaz naturel liquéfié russe, notamment à travers les contrats noués par TotalEnergies", a-t-elle rappelé, et "l'an passé, nous avons envoyé deux fois plus d'argent à Vladimir Poutine pour son gaz qu'à l'Ukraine pour sa défense".
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"Des grands discours repeints en vert"
Estimant "qu'il n'est plus temps de faire des grands discours repeints en vert", elle a affirmé que les Ecologistes étaient "le camp du grand sursaut", face "au grand recul". Un peu plus tôt, l'eurodéputée a chanté, en allemand et en français, l'hymne européen "L'ode à la joie", en compagnie des maires écologistes de Strasbourg Jeanne Barseghian, Besançon Anne Vignot et Grenoble Eric Piolle, de nombreux parlementaires, et de la cheffe de file de la campagne des Verts européens, l'Allemande Terry Reintke.
A un mois et demi de l'élection, Marie Toussaint est créditée de 6 à 8% des intentions de vote, loin du score de 13,4% de Yannick Jadot en 2019. Il va falloir "convaincre que le dérèglement climatique conditionne toutes les politiques que nous devons mettre en oeuvre" et "seules les écologistes proposent des solutions à la hauteur des crises que nous vivons", a-t-elle affirmé. "On n'a pas attendu 2024 pour parler de puissance écoloqique, nous n'avons pas attendu la guerre pour dire que les énergies renouvelables c'était la paix", a aussi insisté la coprésidente du Parti vert européen, Mélanie Vogel, défendant la nécessité d'"une Europe fédérale", face au "risque fasciste".