Légalisation du cannabis : «Ça ne marche pas», estime Bruno Retailleau

Interrogé ce mardi matin sur la proposition de deux députés de légaliser le cannabis en France, le ministre de l'Intérieur s'est dit être "totalement contre". La légalisation du cannabis "ne marche pas", a-t-il assuré.
"Totalement contre" : la légalisation du cannabis "ne marche pas", a assuré le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau mardi, après que deux députés Insoumis et macroniste ont dévoilé leurs propositions contre les trafics de stupéfiants. "Je suis contre. Totalement contre. Et ce qui se passe, dans les pays qui ont pu légaliser, montre que la légalisation de la drogue, notamment dite douce, ça ne marche pas", a déclaré le ministre sur TF1.
"Regardez, par exemple, la Californie : bien qu'ils aient légalisé la vente, plus de 70% se fait par des réseaux parallèles (...) Est-ce que par exemple la Hollande a fait des progrès sur le parcours trafic depuis qu'elle a légalisé ?", a-t-il poursuivi. "On sait parfaitement que sur le cerveau d'un jeune, ça peut avoir - et c'est documenté scientifiquement - des conséquences catastrophiques", a ajouté Bruno Retailleau, qui s'inquiète également d'un marché parallèle "tenu par les trafiquants", à l'image de ce qui se passe avec les cigarettes de contrebande.
Des députés veulent "offrir une réponse pragmatique"
La veille, les députés Antoine Léaument (LFI) et Ludovic Mendes (apparenté Ensemble pour la République) ont formulé une soixantaine de propositions, dont la "légalisation de l'usage et la détention du cannabis à des fins personnelles selon un modèle étroitement régulé par l'État".
"Il ne s'agit pas de contester la nocivité de cette substance mais d'offrir une réponse pragmatique", arguent-ils, défendant aussi un volet de santé publique et de lutte contre les addictions. Ils proposent la création d'une autorité de régulation du cannabis chargée de "délivrer les licences professionnelles aux producteurs et aux détaillants", de contrôler les normes restreignant la vente, ou encore de "planifier la production et fixer les prix".