Publicité
Publicité

Légalisation du cannabis : deux députés relancent le débat avec un rapport choc

Laura Laplaud . 2 min
Légalisation du cannabis : deux députés relancent le débat avec un rapport choc
Légalisation du cannabis : deux députés relancent le débat avec un rapport choc Hans Lucas via AFP / © Valeria Mongelli / Hans Lucas

Ce lundi, les députés Antoine Léaument (La France insoumise) et Ludovic Mendes (Ensemble pour la République) vont présenter 63 propositions dans un rapport sur la lutte contre le trafic de stupéfiants, dont la légalisation du cannabis. Une mesure à contrecourant de la politique voulue par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.

Antoine Léaument (La France insoumise) et Ludovic Mendes (apparenté Ensemble pour la République) rendent ce lundi les conclusions de la mission d'information visant à "évaluer l'efficacité de la politique de lutte contre les trafics de stupéfiants". Dans un document de plus de 300 pages, détaillant 63 propositions, ils proposent de légaliser la consommation récréative de cannabis.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Une instance pour réguler la vente du cannabis

En dressant le constat que "le trafic de stupéfiants est devenu un phénomène criminel majeur dans notre pays", ils invitent à repenser la lutte contre le trafic de drogues et à instaurer une nouvelle politique de santé publique. Selon eux, le "tout répressif" a échoué. "Les décennies de mise en œuvre de cette politique publique n’ont pas permis d’endiguer le trafic de stupéfiants. Pire, il ne cesse de s’accentuer", indiquent-ils

Ils suggèrent ainsi la mise en place d'une légalisation du cannabis, encadrée soit par "une entreprise publique détenant le monopole de la distribution et la vente du cannabis avec", soit par des "opérateurs privés séparés pour les activités de production, distribution et vente au détail". La culture du cannabis serait, elle, gérée par un "réseau d'exploitations agréées, distinctes de la filière du cannabis médical, qui auront vocation à constituer une filière française d'excellence", appuient-ils, rapportent nos confrères de LCP.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Dans les deux cas, il sera nécessaire de créer une autorité administrative indépendante "chargée de la régulation du cannabis", similaire à celle régulant les jeux d'argent. Cette démarche permettant ainsi de "réduire les risques" pour les consommateurs en contrôlent notamment "la qualité" des produits consommés. Parallèlement, la culture à domicile d'un nombre limité de plants (quatre plants annuels) pourrait être autorisée pour les particuliers.

Dépénaliser la possession de petites quantités d'autres substances

Pour appuyer leur démarche, les deux députés prennent l'exemple du Portugal. Le pays a été le premier au monde à dépénaliser toutes les drogues en 2001. Et selon Antoine Léaument et Ludovic Mendes, "le bilan sanitaire de la réforme apparaît globalement positif" car "elle a permis de réduire significativement la prévalence des consommations problématiques dans la population".

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Le rapport propose également de dépénaliser l'usage et la détention de petites quantités d'autres substances, cocaïne, ecstasy/MDMA, champignons hallucinogènes, héroïne et autres amphétamines, et de fixer un seuil de trois grammes autorisés pour l'ensemble de ces substances.

Outre la question de la légalisation, le rapport insiste sur la nécessité de "réinvestir les quartiers dans lesquels sont implantés les points de deal en y développant une politique de la ville volontariste" et de rétablir la police de proximité. Un rapport aux antipodes de la stratégie souhaitée par Bruno Retailleau. Depuis son arrivée à Beauvau, le ministre de l'Intérieur a multiplié les annonces sur ce sujet, considérant que la lutte "contre le narcobanditisme devait être envisagée comme une cause, un combat national" et déclarant que le "joint a le goût du sang".