Après le coup de tonnerre de la dissolution annoncée dimanche par Emmanuel Macron, le Rassemblement national s'est dit "prêt" à gouverner, tandis que les oppositions oscillaient entre dénonciation d'un "jeu dangereux" et envie d'en découdre. Les Républicains, eux, se hissent difficilement à 7,2 % des voix. Le président du parti, Eric Ciotti, a estimé que cette dissolution était "la seule solution". Il a assuré que LR irait sous ses "couleurs" aux législatives, "sans aucune forme de coalition (...) avec ce pouvoir qui a tant abimé la France".
"Ça va être une boucherie"
Eric Zemmour, pour Reconquête, a en revanche appelé à "la plus vaste union des droites". La candidate Marion Maréchal s'est dite pour cela "prête à rencontrer dans les jours qui viennent Marine Le Pen et Jordan Bardella, Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan". Ce samedi 8 juin, Reconquête attaquait pourtant violemment ses adversaires, à la fois le RN et surtout Les Républicains. "Ça va être une boucherie", affirme un député LR. De son côté, le RN raillait l'inutilité des votes LR et Reconquête. Après s'être entretués lors des élections européennes, chacun tend désormais la main aux deux autres pour les législatives. Mais cela risque peu d'arriver. Les plaies des dernières semaines sont trop profondes.
En réalité, le Rassemblement national veut amplifier le résultat des européennes en renforçant son hégémonie à droite et en devenant la seule alternative à Emmanuel Macron. Une situation inenvisageable pour LR et Reconquête qui voient dans les élections à venir une nouvelle chance de survie. En résumé, les trois prochaines semaines de campagne risquent donc de ressembler à une guerre de tranchée entre les différentes composantes de la droite.