Strasbourg 1:27
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Tatiana Geiselmann // Crédit photo : Frederick FLORIN / AFP , modifié à
Cinq jours après sa formation, le Nouveau Front populaire, l'alliance des partis de gauche pour les législatives, connaît ses premiers accrocs. Cinq figures LFI, considérés comme frondeurs, n'ont pas été investies. Une décision qui sème le trouble au sein des militants à Strasbourg, où près de 10.000 personnes ont manifesté contre l'extrême droite ce samedi. 

Qu'ils brandissent des drapeaux à l'effigie de La France insoumise, du Parti socialiste, du Parti communiste ou encore d'Europe Écologie les Verts, les militants de gauche sont tous venus manifester sous le même mot d'ordre : faire barrage à l'extrême droite. Mais dès que vient la question des non-investitures des frondeurs de LFI, les militants du parti se crispent. 

"La lutte, elle est antifasciste"

C'est le cas de Bénédicte : "Je n'avais vraiment pas envie de répondre à ça. Mais la lutte, elle est antifasciste. Donc là, mon urgence, c'est de tout faire pour que le Nouveau Front populaire gagne. Vos questions ne sont pas les miennes". 

À l'inverse, d'autres insoumis, comme Guy, affirment leur désaccord avec la décision du parti : "Je pense que c'est une erreur. Et je ne désespère pas que d'ici demain 18 heures, date limite de dépôt des candidatures à la préfecture, les choses changent". Lui pense que ces premiers accrocs n'entacheront pas la campagne du Nouveau Front populaire.

Roland aussi s'indigne : "C'est une faute terrible. C'est briser une déclaration de reconduire tous les députés. Et comme par hasard, ce sont des gens qui militaient pour plus de démocratie à l'intérieur de LFI". Tout comme Annie, militante écologiste : "On est toujours braqué sur les gens qui ont envie de faire parler leur égo. Nous, en Alsace, on est solidaires et on va faire mieux". 

"Nous, on a envie d'être ensemble"

Claude, lui, refuse de s'exprimer sur les Insoumis frondeurs non-investis. "Je garde ça pour moi parce que je ne veux pas apporter de l'eau au moulin des médias, qui vont passer le plus clair de leur temps à nous démolir", lance-t-il.

Car c'est là la grande crainte des militants de gauche : que ces premiers accrocs au sommet viennent briser l'union qu'eux construisent sur le terrain. "Ce n'est pas le moment de faire les discours des autres. Nous, on a envie d'être ensemble et on est ensemble ici, dans la rue. Et pour moi, c'est ça le plus important", affirme Emmanuel, convaincu que le Front populaire sera plus fort que la Nupes.

En Alsace, le Rassemblement national a remporté 33% des suffrages aux européennes contre 26% pour l'ensemble des partis de la gauche.