C'est le premier vrai revers politique de Jordan Bardella. Si le Rassemblement national, arrivé en 3e position seulement des élections législatives, va faire entrer 143 députés au palais Bourbon - un record - c'est bien la majorité absolue que visait le parti à la flamme. 48 heures après le second tour, le directeur général du parti, Gilles Pennelle, a présenté sa démission et Jordan Bardella doit gérer sa première crise depuis son arrivée à la tête du RN en 2022.
Deux lignes qui s'opposent
Le jeune patron du RN dit lui-même devoir assumer la responsabilité de cet échec et doit désormais restaurer son image de chef et asseoir sa légitimité au sein du parti. Et ce contre les rancœurs de ses anciens adversaires, figures historiques du RN dans les fiefs du nord et du sud de la France comme le député Bruno Bilde ou le maire de Perpignan, Louis Aliot, vice-président du RN et candidat malheureux à la présidence du parti il y a deux ans.
>> LIRE AUSSI - Législatives : l'heure est à l'autocritique pour les électeurs du Rassemblement national
En clair, cette défaite réveille au RN un clivage étouffé depuis 2022. Des divergences entre deux lignes : d'un côté celle des anciens membres, plus traditionnels et nationalistes, attachés aux questions rurales et sociales, loin des cadres parisiens et des plateaux de télévision, et de l'autre celle de Jordan Bardella. Une image moins polémique, plus intellectuelle et proche de l'ancienne UMP et une ligne qui cherche surtout à rassembler la droite et à donner au Rassemblement national la crédibilité d'un parti de gouvernement.