Tourner à gauche quand votre GPS politique vous a toujours indiqué la droite, ce n'est pas si facile. Exemple dans la Somme où e candidat François Ruffin, adversaire déclaré du capitalisme, est en grande difficulté face à la candidate Rassemblement national Nathalie Ribeiro-Billet. Sept points de retard, un gouffre qu'il espère combler grâce aux voix des électeurs macronistes, orphelins après le désistement d'Albane Branlant, candidate Ensemble arrivée troisième.
La capitale de la Somme. Ses briques rouges, sa cathédrale et ses macronistes embarrassés comme Sébastien, un comptable de 55 ans : "Je ne suis pas pour le Rassemblement national, je n'avais pas prévu non plus de voter pour La France Insoumise. Quand on entend Mr Ruffin, casser du patron je suis pas complètement d'accord. Mon corps de métier, ce sont des TPE et des PME. Dieu seul sait que sont des gens très courageux, c'est pas des multinationales. Et l'amalgame peut être parfois agaçant".
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Le ni-ni jusqu'au bout
Agaçant, comme les manœuvres politiques, dit-il, et les consignes de vote. Jeanne, 45 ans, professeure dans un lycée, ne cache pas son rictus: "C'est ce côté excessif et LFI met de l'huile sur le feu. Et je trouve pas que ce soit républicain. Les comportements à l'assemblée ou autre qui me semblent inacceptable en démocratie. Je ne sais pas encore si je vais voter blanc ou si je vais voter contre le RN".
Le ni-ni jusque dans la ville du président, jusqu'au matin du second tour où elle finira par voter ce que préconise sa candidate, lâche-t-elle du bout des lèvres.