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avec AFP // Crédit photo : Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Invité du 20h de TF1, Édouard Philippe, a plaidé pour un "accord technique" entre le camp présidentiel et les Républicains. En cas de refus du parti de droite, il estime qu'ils devront "expliquer à leurs électeurs qu'ils ont préférés un gouvernement du NFP avec LFI". Le maire du Havre s'est également justifié après un diner qu'il a eu avec Marine Le Pen en décembre. 

Édouard Philippe a plaidé mardi pour un "accord technique" entre le camp présidentiel et Les Républicains (LR), qui devront, en cas de refus, "expliquer à leurs électeurs qu'ils ont préférés un gouvernement du Nouveau front populaire avec LFI". "Le président va devoir nommer un Premier ministre" et "la logique des institutions, c'est qu'il se tourne vers la formation politique, ou plus exactement vers l'organisation politique qui est majoritaire", a déclaré l'ancien Premier ministre sur TF1.

"Aujourd'hui, il y a le Nouveau Front populaire, il a 182 députés. Mais il y a un autre bloc, au centre, composé de Renaissance, du MoDem, d'Horizons, et des LR. Qui n'est pas un bloc constitué, je le reconnais, mais qui, si on le prend dans son ensemble, fait 220 députés, donc plus que le Nouveau front populaire", a développé le président du parti Horizons, membre de la coalition présidentielle sortante.

 

"Ce bloc que j'appelle de mes vœux"

"Est-ce qu'à l'intérieur de ce bloc, on est capable de s'entendre, non pas du tout sur une coalition --je ne crois pas qu'on y arrivera-- mais sur un accord technique qui permet d'avancer et de gérer les affaires du pays pendant au moins un an ? (...) Je crois qu'à court terme, il faut garantir la stabilité", a poursuivi Édouard Philippe. Avec un Premier ministre de droite ? "Je n'aurais aucun problème à ce qu'il soit issu de cette coalition", a répondu cet ancien membre des LR, nommé Premier ministre par Emmanuel Macron en 2017.

"Ce bloc que j'appelle de mes vœux, dont hier les Républicains ne voulaient pas, mais dont aujourd'hui, j'entends M. Marleix (ancien président du groupe LR à l'Assemblée, NDLR) dire qu'il pourrait exister à condition que le Premier ministre soit de droite. C'est ce qu'il dit. Ça veut dire qu'on commence à discuter. C'est bien", a ajouté Édouard Philippe. "Je pense qu'il faut que chacun prenne ses responsabilités. Ne pas vouloir rentrer dans cet accord, pour Les Républicains, ce serait devoir expliquer à leurs électeurs, demain, qu'ils ont préféré un gouvernement du NFP avec la LFI plutôt qu'un accord au centre et à droite qui prévaut dans toutes les collectivités territoriales que nous gérons", a-t-il conclu.

 

Emmanuel Macron doit-il s'exprimer ? "Il choisira le bon moment". "Je ne vais pas lui dire quand s'exprimer. En général, quand je lui donne un conseil, il fait l'inverse. Je vais avoir l'humilité de ne pas me mettre à sa place". 

"On a constaté, lors de ce diner cordial, que nous avions des désaccords profonds"

L'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron s'est également justifié sur le diner qu'il a eu avec Marine Le Pen, en décembre dernier : "Nous avons diné, car nous nous connaissons peu. On a constaté, lors de ce diner cordial, que nous avions des désaccords profonds sur de très nombreux sujets. J'aime bien rencontrer les gens, Marine Le Pen fait plus de 30% à l'élection présidentielle, ça ne me dérange pas de dîner avec elle, d'ailleurs, je pourrais diner avec Jean-Luc Mélenchon et à chaque fois, je leur ferais part de désaccords très profonds sur des sujets très nombreux". 

Horizons, parti créé par Édouard Philippe en 2021, a obtenu 25 élus lors de ces législatives anticipées, et est donc assuré de conserver son groupe. "Je pense qu'on sera au niveau du groupe où nous étions auparavant. C'est-à-dire que les 25 vont s'élargir", soit une trentaine de membres, explique une source au sein du parti.