L'Assemblée recomposée, qui pour gouverner ? Après la surprise des législatives anticipées qui ont nettement freiné la déferlante Rassemblement national, la France se cherche une majorité parlementaire. Un casse-tête pour l'union de la gauche, fragile malgré sa première place, et une macronie en recul.
Le verdict des urnes a parlé, mais les incertitudes demeurent plus que jamais. Ni le Nouveau Front populaire (autour de 190 sièges), ni le camp présidentiel (autour de 160 sièges), ni le RN et ses alliés (plus de 140 sièges) ne peuvent atteindre, seuls, les 289 députés nécessaires à la majorité absolue. Pour l'écrivain et éditorialiste Franz-Olivier Giesbert, invité de La Grande interview Europe 1-CNews lundi, ce résultat montre "trois vainqueurs" et "un vaincu".
"Emmanuel Macron, une victoire à la Pyrrhus"
"Il y a trois vainqueurs. Évidemment, le Nouveau Front populaire, c'est un peu inattendu [...] et puis Emmanuel Macron parce qu'il sauve les meubles même si c'est une victoire à la Pyrrhus. Et le troisième vainqueur est le Rassemblement national parce qu'il arrive à 143 députés", a-t-il avancé. Si le Rassemblement national a fait un score très en-deçà des projections de l'entre-deux-tours, qui voyaient le parti lepéniste à la première place, le parti à la flamme a effectué la "percée la plus importante" de toute son histoire.
En revanche, "il y a un vaincu, la France", a estimé Franz-Olivier Giesbert. "Le vaincu est la Ve République parce qu'on va rentrer dans une sorte de IVe République. Il n'y a pas de majorité et la Constitution de la Ve République a été faite pour qu'il y ait des majorités qui gouvernent, c'était une Constitution anti-quatrième République", a assuré l'écrivain.
Le programme du NFP, "des centaines de milliards annuels de dépenses supplémentaires"
D'après l'éditorialiste, la France doit régler ses problèmes économiques "monstrueux" causés par la politique d'Emmanuel Macron. Des difficultés qu'aura du mal à résoudre le Nouveau Front populaire, selon le journaliste qui affirme que le programme de la gauche engendrerait "des centaines de milliards annuels de dépenses supplémentaires". "Ça ne peut pas marcher", a-t-il conclu.