Salaires, retraites, impôts : les programmes des trois principaux blocs en lice aux législatives proposent tous des mesures liées au pouvoir d'achat, même si leurs chances d'être appliqués à la lettre sont inégales. Le point sur leurs propositions phares.
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Salaires et primes
Le Rassemblement national (RN), sorti en tête du premier tour et en passe de décrocher une majorité relative voire absolue à l'Assemblée nationale selon les sondeurs, veut pousser les entreprises à accorder jusqu'à 10% d'augmentation à leurs salariés gagnant jusqu'à 3 fois le Smic. Pour les y inciter, le parti promet de dispenser "pendant trois à cinq ans" les entreprises des hausses de cotisations patronales liées à ces revalorisations salariales.
À gauche, le Nouveau Front populaire (NFP) défend l'indexation des salaires sur l'inflation et l'augmentation d'environ 200 euros du Smic pour le porter à 1.600 euros nets mensuels. En ce qui concerne les fonctionnaires, le NFP plaide pour augmenter le salaire de base (point d'indice) de 10%.
Le camp présidentiel, dont le nombre de députés devrait nettement diminuer, aimerait autoriser les entreprises à verser chaque année à leurs salariés jusqu'à 10.000 euros de primes exonérées de charges. Ces "primes Macron" sont aujourd'hui plafonnées à 6.000 euros.
Impôts et cotisations
Le RN souhaite exonérer d'impôt sur le revenu les jeunes de moins de 30 ans, les médecins et les infirmiers retraités qui reprennent du service. L'impôt sur la fortune immobilière serait remplacé par un "impôt sur la fortune financière". Le parti de Jordan Bardella veut aussi "supprimer les impôts sur l'héritage direct pour les familles modestes et les classes moyennes" et "exonérer les donations des parents et des grands-parents à leurs enfants et petits-enfants jusqu'à 100.000 euros par descendant tous les 10 ans".
Le programme du NFP prévoit de rendre l'impôt sur le revenu plus progressif, en le divisant en quatorze tranches d'imposition, contre cinq dans le système actuel, et propose un impôt sur la fortune "renforcé", "avec un volet climatique". La gauche poussera également pour revenir sur la hausse d'une taxe énergétique décidée par le gouvernement en février, qui a abouti à une hausse moyenne d'environ 10% sur la facture d'électricité. Comme le RN, elle compte annuler l'augmentation de 12% du prix moyen du gaz survenue au 1er juillet.
L'ex-majorité maintient de son côté son refus d'augmenter les impôts et taxes d'ici 2027. Durant la campagne, Gabriel Attal a proposé d'exonérer de frais de notaire les jeunes ménages qui achètent un premier logement pour moins de 250.000 euros.
Prestations sociales
Le parti à la flamme veut "conditionner l'accès aux prestations sociales non-contributives comme le RSA" (revenu de solidarité active) à cinq années de travail en France et priver d'allocations familiales les parents de mineurs "criminels" ou "délinquants récidivistes", pour autant qu'ils soient "coupables de défaillance".
L'alliance de gauche réclame une hausse de 10% des aides au logement (APL) ; l'alignement de l'allocation adultes handicapés (AAH), actuellement plafonnée à 1.016 euros, sur le Smic ; et celui du minimum vieillesse (1.012 euros mensuels) sur le seuil de pauvreté (1.158 euros selon l'Insee).
Le camp présidentiel souhaiterait généraliser le versement automatique des aides sociales à compter de 2025.
Divers
Le RN envisage d'octroyer aux jeunes ménages des prêts publics à taux zéro, qui se transformeraient en subventions si le couple a un troisième enfant.
Le NFP plaide dans son programme pour "bloquer les prix des biens de première nécessité dans l'alimentation, l'énergie et les carburants".
Pour les "3 millions de Français aujourd'hui sans mutuelle", le camp présidentiel suggère d'introduire une complémentaire santé publique à un euro par jour.