Il y a l’union, et il y a les dissidences qui révèlent une guerre d’influence entre les partis de gauche. À Vénissieux, terre communiste du Rhône, dans l’accord de la Nupes, les Insoumis se sont réservé la 14e circonscription du Rhône pour les élections législatives. Logiquement, le PCF veut donc la récupérer. Et en présentant Taha Bouhafs, sulfureux militant qui a finalement décidé de retirer sa candidature, LFI a offert sur un plateau un angle d'attaque à Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, pour marquer sa différence avec la formation de Jean-Luc Mélenchon.
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En Occitanie, hors de question pour la socialiste Carole Delga d'accepter l'union. Là encore, question de circonscriptions. Elle n’en a obtenu que six sur les 49 de sa région, mais c’est sur la ligne politique qu’elle tire à boulets rouges sur la France insoumise. Carole Delga se revendique de la gauche de gouvernement, loin de ce que représente à ses yeux les Insoumis.
La France insoumise face aux possibles renégociations locales
En face, LFI doit tenir, forcer les partis signataires à respecter l'accord coûte que coûte, et n'accepter aucune concession. Sinon, elle ouvre la boîte de Pandore des renégociations locales, synonyme de la fin de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale.
Il y a la façade, un accord qui unit la gauche, ce n’était pas arrivé depuis 25 ans, mais derrière, les fractures restent profondes entre les partis, et ils n’hésitent pas à les exploiter pour tenter de garder leurs territoires. Et même la gauche unie souffle sur les braises de la division.