Pap Ndiaye était à Dinan dans les Côtes-d'Armor ce mercredi. Le ministre de l'Éducation nationale est venu soutenir le candidat local de la majorité à l’occasion d'une de ses premières sorties médiatiques depuis sa prise de fonction. Confronté à de très vives réactions après sa nomination, pour ses prises de positions sur la question raciale notamment, le nouveau ministre, universitaire de formation, a plongé dans le grand bain de la politique.
Son nom et sa silhouette ne sont pas encore tout à fait familiers pour les habitants de Dinan. Mais Pap Ndiaye, costume cravate et allure professorale, prend peu à peu le pli de sa nouvelle fonction, comme lors de cet échange avec ce patron d’une boucherie sur la question de l’apprentissage. "Vous savez qu'une des priorités du quinquennat, c'est de revaloriser les lycées professionnels ?", demande le nouveau ministre. "Ça, c'est une bonne idée, c'est ce dont nous, les chefs d’entreprises, avons besoin", approuve le boucher.
Inconnu du grand public il y a un mois, le ministre se sait particulièrement attendu, et doit s’adapter à sa nouvelle vie d’homme politique. "La politique ? Je n’y pensais pas le matin en me rasant. Je regardais ça avec un œil intéressé, désormais je vais devoir y plonger, avec beaucoup d'intérêt, et j'espère en préservant le sens de la nuance", dit-il au micro d'Europe 1. La nuance, Pap Ndiaye y fait référence presque à chaque phrase, comme une réponse aux attaques qui l'ont visées depuis sa nomination rue de Grenelle.
Accusé de wokisme, Pap Ndiaye se défend
Qualifié de wokiste ou d'indigéniste par une partie importante de la droite, le ministre répond pour la première fois : "Celles et ceux qui me connaissent savent bien que ces caricatures ne correspondent en aucune manière à qui je suis. J’ai eu la satisfaction de voir à quel point les enseignants accueillaient ma nomination avec plaisir et espoir, c’est le plus important pour moi. Il ne faut pas confondre la société française et l’outrance des réseaux sociaux."
Pap Ndiaye, promet de travailler dans la continuité de Jean-Michel Blanquer, avec quelques inflexions, précise-t-il. Ses premiers chantiers, sur le collège ou l'apprentissage, devraient être lancés dès cet été.