À l'issue du second tour des élections législatives, Emmanuel Macron apparaît isolé au centre d'un paysage politique sens dessus dessous, avec une Assemblée sans majorité claire, dans laquelle son camp recule fortement au profit tant de la gauche que de l'extrême droite. Gouverner avec une telle Assemblée peut s'avérer compliqué pour l'exécutif. Emmanuel Macron pourrait être tenté de se tourner vers Les Républicains. LR, qui décroche 61 sièges, réunissait cet après-midi son comité stratégique. À la quasi-unanimité, Les Républicains s'opposent à une coalition avec le gouvernement afin de constituer une majorité.
"Assumer notre ligne"
Seul Jean-François Copé plaide pour un pacte de gouvernement. Éric Ciotti, réélu hier soir dans les Alpes-Maritimes, est très clair sur le rôle des Républicains à l'Assemblée : "Nous n'avons pas vocation à être la roue de secours d'un pouvoir qui a échoué, qui a fragmenté notre pays, qui l'a fragilisé."
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Même son de cloche chez François-Xavier Bellamy, pour qui le scrutin d'hier offre une occasion inespérée à la droite de peser dans les cinq prochaines années : "C'est le moment, plus que jamais, assumer notre ligne, défendre nos convictions paisiblement, être utile à tout ce qu'il y a dans le bon sens pour l'avenir de la France. Mais être capable aussi, et ce sera le plus important, de résister à toutes les dérives auxquelles nous avons assisté au cours du dernier mandat."
Un nouveau départ pour Les Républicains ?
La droite veut donc s'opposer, mais de manière constructive en étant force de proposition. "Nous présenterons, soit avant la fin de l'été, soit à l'automne, une série de propositions sur les différents sujets qui sont les sujets de préoccupation des Français au quotidien", indique Christian Jacob, le président des Républicains.
Pouvoir d'achat, sécurité, santé, Les Républicains veulent montrer aux Français qu'ils restent un parti de gouvernement et se distinguer ainsi de la Nupes et du Rassemblement national, qu'ils accusent déjà de vouloir bloquer la nouvelle assemblée.