À son arrivée à l'Elysée, François Hollande avait promis de mettre un terme aux commandes de sondages par les services de la présidence de la République. Si l'Elysée a bel et bien arrêté ces commandes très onéreuses après l'élection de François Hollande, ce n'est en revanche pas le cas du Service d'information du gouvernement (SIG), rattaché à Matignon. En juin 2014, à l'arrivée de Manuel Valls, un long rapport sur la popularité du nouveau Premier ministre d'alors est commandé. Est-ce là un sondage utile à l'exercice du pouvoir ou davantage un outil utilisé à des fins plus personnelles ?
Identifier les attentes des citoyens. Dans ce document de 111 pages que se sont procuré les équipes d’Envoyé Spécial, on découvre que l’attitude, les gestes et les mots de Manuel Valls ont été décortiqués et jugés par des panels de Français. L’objectif : identifier les attentes des citoyens à l’égard du nouveau locataire de Matignon.
Améliorer son image. Pour réaliser l’étude, un institut a montré des extraits de discours et de vidéos à différents panels avant de recueillir leurs impressions. Au fil des pages, Manuel Valls a pu découvrir qu’il jouissait d’une image d’homme charismatique, charmeur, énergique et travailleur. Mais le rapport ne s’arrête pas là et glisse des pistes de réflexion pour améliorer encore cette image, comme veiller à ne pas paraître trop agressif ni égocentrique.
"La marque Valls". D’un point de vue plus politique, ce rapport détaille également les chantiers sur lesquels Manuel Valls est attendu par les Français, en l'occurrence l’emploi et le pouvoir d’achat. Tout est fait pour renforcer ce que l’institut Ipsos appelle à l’époque "la marque Valls". L’étude aura coûté un peu plus de 53.000 euros et bien d’autres sondages du même genre ont été commandés par la suite, jusqu’au départ du chef du gouvernement de Matignon.