C’est une déferlante verte qui s’est imposée en France dimanche, à l’issue du second tour des municipales. Les écologistes ont décroché plusieurs grandes villes, comme Bordeaux, un bastion de droite, Lyon, ou encore Strasbourg, mais bien souvent grâce à des alliances avec des partis de gauche. Ainsi, à Marseille, c'est une union de gauche, allant des écolos aux insoumis, qui a mis en déroute la droite, à la tête de la cité phocéenne depuis 1995. Peut-on dire que l'écologie s’est affirmée lors de cette élection grâce à son ADN de gauche ? "Oui, absolument", assume Yannick Jadot, au micro lundi de Sonia Mabrouk dans la matinale d’Europe 1.
À ses yeux, l’écologie est un nouveau pôle fédérateur, susceptible de réorganiser un espace laissé vacant après l’éclatement du PS en 2017. "Evidemment, c’est autour de l’écologie que les victoires se sont construites dans des rassemblements avec d’autres forces politiques et notamment des forces politiques de gauche", explique le vainqueur de la primaire EELV pour la dernière présidentielle. "J’entends de nombreux responsables socialistes dire que l’écologie est la reconstruction du socialisme et de ses valeurs. Tant mieux !", se félicite-t-il. Il voit ainsi dans la large victoire de la socialiste Anne Hidalgo à Paris, alliée pour le second tour au candidat EELV David Belliard, la victoire "du camp de l’écologie, de la solidarité, de la démocratie".
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"Les forces du renouveau"
"La gauche est en train de venir sur l’écologie et j’en suis extrêmement content, je me réjouis de voir de nombreuses figures de gauche, leurs électrices et électeurs, se dire que le triptyque écologie, solidarité sociale et démocratie doit être le cœur d’un nouveau projet", poursuit Yannick Jadot. "L’écologie est en train de recomposer le paysage politique. Il y a trois ans c’était Emmanuel Macron qui recomposait le paysage politique autour de sa personne et d’une promesse, aujourd’hui ce paysage se recompose autour d’un projet."
"Tout cela forme les forces du renouveau. Il va falloir que ces forces continuent de travailler ensemble", enjoint encore Yannick Jadot. Pour autant, il réfute toute comparaison avec la Gauche plurielle, nom donné à l’alliance des parties de gauche qui avait permis en 1997 de faire basculer la majorité. "La Gauche plurielle, c’était chacun son business : les socialistes dans leur capacité à gouverner, les communistes au Transport et les écolos à l’Environnement", résume l’eurodéputé. "Aujourd’hui, on constate que tout cela est transversal. On ne peut pas penser les transports sans l’écologie, et l’écologie sans le social. Elle est aussi la matrice qui permet de dynamiser l’économie, en sortant du carbone, en investissant, en innovant", conclut-il.