L'intervention de Nicolas Sarkozy sur la polémique Nadine Morano n'a pas permis de retrouver la sérénité chez Les Républicains. Alors que le président du parti a ouvert mercredi la voie à l'éviction de l'eurodéputée de la liste LR aux élections régionales dans le Grand Est, après ses propos sur la "race blanche", les députés se divisaient toujours en deux catégories dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
"Elle devrait en tirer toutes les conséquences". Il y a d'abord ceux qui suggèrent que Nadine Morano devrait peut-être quitter le parti. "Si elle n'a pas fait de boulette et qu'elle pense ce qu'elle a dit, elle devrait en tirer toutes les conséquences, parce qu'à ce moment-là, elle n'est plus du tout en ligne avec ce que pense sa formation politique", cingle ainsi le député juppéiste Benoist Apparu au micro d'Europe 1.
"Elle a dit ce que pensent beaucoup de gens". Mais d'autres soutiennent toujours Nadine Morano. "Les racines judéo-chrétiennes de l'Europe, c'est une réalité. Je crois qu'elle a dit très maladroitement, de façon très excessive, ce que pensent beaucoup de gens dans notre pays et que j'ai pu vérifier moi-même", affirme ainsi le député Pierre Lellouche.
Verdict la semaine prochaine. Quoi qu'il en soit, le cas Morano sera tranché mercredi prochain par la commission d'investitures aux élections régionales. Une commission qui sera dirigée par Nicolas Sarkozy lui-même. L'entourage de l'ancien président explique les options, plutôt claires : soit Nadine Morano arrête de jouer les têtes brûlées et s'excuse enfin, soit elle sera éjectée.
Et les électeurs, qu'en pensent-ils ?
A Strasbourg, capitale de la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine dans laquelle Nadine Morano était candidate aux élections régionales, les électeurs de droite sont très partagés. "Ce n'est pas juste ! Elle a dit ce que De Gaulle avait déjà dit", s'indigne une dame au micro d'Europe 1. "Oui c'est injuste, elle n'est pas plus mauvaise qu'une autre", renchérit une autre, qui ajoute : "vous ne pouvez plus rien dire chez nous, tout est interdit". "C'est une décision sage", assure à l'inverse une passante. "Quand on est au premier rang, on ne dit pas n'importe quoi". "Si elle était restée sur la liste, j'aurais hésité", explique une autre. Bernard, lui, est en désaccord avec Nadine Morano, mais partisan de la clémence : "je ne partage pas du tout sa position, mais elle a le droit de s'exprimer quand même. On parle tellement de démocratie, il faut aussi qu'elle se décline d'une manière ou d'autre..."