Fin de la méthode d'interpellation dite "de l'étranglement", nouveaux modules de formation pour lutter contre le racisme et les discriminations, réforme des inspections... Les annonces du plan de Christophe Castaner pour lutter contre le racisme et les violences au sein des forces de l'ordre ont laissé les syndicats sceptiques. Certains dénoncent une opprobre jetée sur la profession pour des comportements isolés et se sentent blessés par les annonces du ministre. Laurent Nuñez, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, leur a répondu sur Europe 1, mardi.
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"Je suis très fier"
"Les policiers ne sont pas lâchés, ils sont soutenus", assure Laurent Nuñez. "Il peut y avoir des comportements minoritaires violents ou racistes qui appellent des sanctions, ces sanctions ont été prises et les règles de déontologies ont été rappelées. Et ça, c'est normal. Mais ça n'enlève rien à la confiance que j'accorde à la police, à la gendarmerie nationale. Ils savent qu'ils ont tout le soutien du ministère de l'Intérieur."
"Je suis très fier de la police nationale, de la gendarmerie nationale et je ne supporte pas le procès qui leur est fait, d'être raciste, d'être violent. Ce n'est pas acceptable", ajoute le secrétaire d'Etat. "Oui il peut y avoir des cas isolés. Comme dans tout arbre, il peut y avoir des branches pourries. Il faut les couper, mais le tronc est solide. Le tronc, c'est la République qu'incarne particulièrement les gendarmes et les policiers."
Des clarifications sur les suspensions
Parmi les annonces de Christophe Castaner, une formule a particulièrement heurté. Le ministre de l'Intérieur indiquait souhaiter "une suspension (...) pour chaque soupçon avéré d'actes ou de propos racistes". Une présomption de culpabilité pour les forces de l'ordre ? "Je pense qu'un certain nombre de personne entretiennent une confusion volontairement, et à dessein", souhaite clarifier Laurent Nuñez. "Dans la police ou gendarmerie nationale, quand il y a des propos ou des actes racistes, il y a toujours eu des procédures engagées, pénales et administratives. Et elles aboutissent."
L'année dernière, environ trente enquêtes judiciaires ont été engagées contre des policiers pour propos racistes, avait annoncé lundi le ministre de l'Intérieur. Laurent Nuñez évoque l'exemple des événements survenus à l'Île-Saint-Denis, où des policiers tenaient des propos racistes à l'encontre d'un suspect tombé dans la Seine. "Le fonctionnaire de police a tenu des propos inacceptables, il les a reconnu. La faute est avérée, donc une mesure conservatoire de suspension a été prise. Et nous souhaitons les généraliser dans ces cas-là", explique le secrétaire d'Etat. "En attendant de voir ce que vont dire les enquêtes pénales et administratives, la personne est écartée du service pendant une période qui ne peut excéder quatre mois."