Qui pour redresser les Républicains ? Le parti, abîmé par un score historiquement bas aux élections européennes, choisira les 12 et 19 octobre son futur président. Mais pour Christian Estrosi, LR a davantage besoin d'une figure tutélaire que d'un nouveau leader, à la fois pour clarifier sa ligne politique et pour ressouder des responsables divisés d'ici la prochaine échéance électorale, à savoir les municipales de 2020. "Il y a une autorité morale au-dessus de toute légitimité dans notre mouvement, c’est Nicolas Sarkozy", a déclaré le maire de Nice mercredi, au micro d'Audrey Crespo-Mara dans la matinale d'Europe 1.
"Je considère que nous pourrions parfaitement faire appel à lui pour qu’il soit une sorte de juge de paix", avance-t-il. "Pas pour lui demander de présider, ça n’est pas sa vocation, mais pour être une sorte de juge de paix qui nous rassemble et qui nous fédère pour pouvoir travailler pendant cette période d’élections locales dans des conditions beaucoup plus apaisées et sereines", précise celui qui fut ministre de l’Industrie de Nicolas Sarkozy.
"Je demande le report de l’élection du président des Républicains, après les élections municipales"
Surtout, Christian Estrosi estime que l’élection du nouveau président des Républicains devrait être reportée, notamment pour ne pas tamponner avec la campagne des municipales qui doit s'ouvrir à l’automne. "Vous voulez contrarier tous les maires de notre formation politique, mais aussi tous nos administrés qui n'en peuvent plus de voir que l'on va encore avoir un débat sur un tel ou une telle pour savoir qui va les diriger ?", interroge-t-il. "Je demande le report, après les élections municipales", martèle Christian Estrosi.
Pour lui, le choix d’un nouveau chef n'est pas encore une priorité "alors que nous n'avons pas su tirer les conséquences de notre échec à l'élection présidentielle, il y a deux ans, alors que l'on n'a pas su tirer les conséquences de notre échec aux européennes et que la priorité aujourd'hui devrait être, pour moi, de débattre de la ligne."
Il fustige ainsi la ligne très conservatrice défendue par Laurent Wauquiez, qui a démissionné de ses fonctions le 2 juin, sous la pression de nombreux ténors de la droite. "Est-ce que l’on va rester un parti sectaire ? Est-ce que l’on va tout de suite décider de s’ouvrir, de faire en sorte que celui qui ne pense pas comme nous, a l’intérieur de notre formation politique, ne soit pas enfermé dans une tolérance zéro qui nous conduit à des 8% aux élections nationales ?", interroge Christian Estrosi.