"Libérer le travail", "croire en une France forte", mais aussi favoriser "le développement durable": Les Républicains, en crise après la déroute aux élections européennes, ont dévoilé mercredi une "charte des principes fondamentaux", pour "rassembler" la parti autour de 12 thèmes phare.
La crainte d'une bipolarisation du débat
Cette charte, qui veut "redéfinir le socle de nos principes" pour clarifier "le corpus idéologique de notre famille politique", sera soumise au vote des adhérents les 12 et 13 octobre, à l'occasion de l'élection du nouveau président du parti. "Il faut refonder notre projet pour rassembler les Français", affirme en préambule le président par intérim du parti, Jean Leonetti, pour qui la France n'est pas "une addition d'individus ni une juxtaposition de communautés qui cohabitent avant de s'affronter".
Dans ce contexte les partis "ont un rôle important à jouer" car "nous sommes conscients du risque d'un système politique qui se réduirait au choix entre la pensée unique et les extrêmes", ajoute-t-il, alors que les Républicains craignent de pâtir d'une bipolarisation du débat entre LREM et le Rassemblement national.
Une consultation auprès des militants, adhérents et sympathisants
Émaillée d'exemples de contribution, la charte reprend des thèmes traditionnels de la droite: "libérer le travail pour mieux récompenser le mérite", "défendre la sécurité publique en restaurant l'autorité de l'État", "croire en une France forte de son héritage, de son indépendance et de sa grandeur".... Le texte, dévoilé à quelques jours d'un débat parlementaire sur l'immigration, estime que celle-ci "a dépassé notre capacité d'intégration" et que les immigrés entrés illégalement en France "doivent être systématiquement reconduits".
Mais les Républicains veulent aussi "défendre les plus fragiles" et, à l'heure de la montée des préoccupations écologiques, "transmettre un monde plus respectueux de l'environnement". Alors que l'Assemblée nationale vient de donner son feu vert à la PMA pour toutes dans le cadre du projet de loi bioéthique, la charte défend une "vision éthique du progrès", refusant "la marchandisation du corps humain, la légalisation des mères porteuses ou l'idéologie transhumaniste". Ce texte est le fruit de consultations menées auprès des militants, adhérents et sympathisants, et d'une consultation électronique qui a mobilisé "plus de 22.000 personnes".
Les dirigeants de LR s'étaient réunis à huis clos le 6 juillet pour ébaucher ce texte, qui amende un document de 2012, lui-même actualisant une première rédaction de la charte en 2002 lors du lancement de l'UMP.