Les dirigeants italien et français d'extrême droite et souverainistes Matteo Salvini et Marine Le Pen ont attaqué le "bunker de Bruxelles" en lançant ensemble, lundi à Rome, leur campagne électorale pour les européennes de mai. "Le rendez-vous de mai sera la fin d'un parcours, d'une révolution du bon sens", a assuré Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite) mais aussi vice-Premier ministre italien et ministre de l'Intérieur.
Immigration et problèmes sociaux. Matteo Salvini a fait franchir ces derniers mois à son parti un parcours exceptionnel : donné par les sondages à moins de 10% avant les législatives de mars, il y a remporté environ 17% des suffrages et caracole maintenant en tête des intentions de votes avec plus de 30%.
Après avoir martelé pendant des mois un discours anti-migrants, Matteo Salvini parle désormais davantage de problèmes sociaux. "Le vrai défi, (c'est) la lutte contre la travail précaire, le chômage (…) les berceaux vides", a-t-il dit. "Les ennemis de l'Europe sont ceux retranchés dans le bunker de Bruxelles (…) les Juncker, les Moscovici, qui ont apporté la précarité et la peur en Europe et refusent d'abandonner leur fauteuil", a poursuivi Matteo Salvini.
"Nous luttons contre l'Union européenne". Il a été soutenu sur tous ces points par Marine Le Pen, dirigeante du Rassemblement national (RN, ex-Front national). "L'UE s'est construite sur beaucoup de promesses (…) mais très peu de réalisations et des résultats (…) tout à fait minables", a-t-elle assuré. "Nous ne luttons pas contre l'Europe mais contre l'Union européenne devenue un système totalitaire", a-t-elle ajouté. "Nous sommes aujourd'hui à un moment historique. C'est l'Histoire avec un grand H qui va s'écrire au mois de mai prochain. C'est l'émergence d'une Europe des nations", a-t-elle poursuivi.
Marine Le Pen espère, avec son allié Matteo Salvini et les autres souverainistes européens, obtenir suffisamment de voix aux prochaines élections pour renverser les équilibres au Parlement européen.
Marine Le Pen prend ses distances avec Steve Bannon
Marine Le Pen a pris ses distances, lundi à Rome, avec l'ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, qui veut agréger les mouvements populistes en Europe, en affirmant que "seuls" ces partis sont fondés à s'organiser.
Steve Bannon avait annoncé cet été le prochain lancement d'une fondation, baptisée "Le Mouvement", destinée à organiser les différentes formations de droite radicale en Europe en vue des élections européennes de mai.