Emmanuel Macron est sorti du bois. Mais son positionnement reste à définir. "Il dit vouloir incarner le progressisme mais ça reste extrêmement flou", estime Marc Endeweld, grand reporter à Marianne et auteur de L'Ambigu Monsieur Macron, dans la foulée de la déclaration de candidature à l'élection présidentielle de l'ancien ministre de l'Économie. "Son espace est ambigu, aussi bien que ses propositions", renchérit Sophie de Ravinel, grand reporter au service politique du Figaro, qui est revenue dans Europe Midi sur la prestation du tout frais candidat.
Conjuguer libéralisme et peuple. Les deux journalistes politiques s'interrogent encore sur les contradictions d'Emmanuel Macron, qui n'a pas tout éclairci lors de son discours d'une vingtaine de minutes, mercredi matin à Bobigny. "Il y a quelque chose qui m'a frappé, c'est sa phrase : 'Une des raisons pour lesquelles la France va s'en sortir, c'est son histoire et son peuple.' Lui aussi en appelle au peuple et en même temps il est très libéral dans ses propositions économiques", explique Sophie de Ravinel.
Marc Endeweld fait la même analyse. Et demande à voir : "Est-ce qu’il va proposer une casse complète du Code du travail ? Il a confié vouloir faire dix fois la loi El Khomri. Mais sur des promesses de ce genre là on a du mal à voir comment il peut rassembler les Français." "Il a utilisé énormément de formules mais elles pourraient apparaître creuses s'il ne les remplit pas très vite", souligne Sophie de Ravinel.
Désormais officiellement candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron va désormais dérouler son programme. "Il va vraiment l'annoncer lors de la sortie de son livre à la fin du mois ou début décembre", précise Marc Endeweld. "Dans ce livre, il va se placer sur des questions internationales et européennes. Il est conscient qu'il a un déficit sur les questions régaliennes." Un déficit qu'Emmanuel Macron va désormais s'employer à combler, avec un premier déplacement dans le costume de candidat déclaré à Marseille, jeudi.