L'ancien numéro deux du PS et ex-ministre du Travail, François Rebsamen, a annoncé samedi qu'il voterait Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, "aucun autre" candidat n'étant "plus compétent". "C'est un choix d'évidence. Aucun autre candidat ne semble aujourd'hui plus compétent", a déclaré à l'AFP le maire de Dijon, confirmant une annonce faite au quotidien Le Parisien à paraître dimanche.
Emmanuel Macron a "l'envergure et la crédibilité d'un chef d'État"
Emmanuel Macron a "l'envergure et la crédibilité d'un chef d'État. Il l'a prouvé chaque jour alors que nous sommes en guerre", a expliqué ce proche de l'ancien président socialiste François Hollande qui dément viser un poste de ministre sous Macron. "Je ne demande rien pour moi-même". Le ralliement à la macronie de cet ancien numéro deux du PS (1997 à 2008) ne faisait guère de doutes.
En juillet dernier, il avait signé une tribune de 350 maires saluant le "courage" d'Emmanuel Macron. En octobre, il avait évoqué "des causes communes" avec Territoires de progrès, qui rassemble l'aile gauche de la majorité présidentielle. Mais le Bourguignon a dit rejoindre le président sortant avec sa "lucidité, en sachant les aspects négatifs et positifs du quinquennat". "La politique du quoi qu'il en coûte est un des éléments majeurs qui m'a fait évoluer", a-t-il ajouté, se félicitant que la France soit devenue "un des pays les plus protecteurs d'Europe en payant les 8,5 millions de Français" sans emploi durant la crise du Covid.
Le socialiste, qui avait en 2018 accusé Emmanuel Macron de "privilégier les plus riches", reste cependant opposé à la suppression de l'impôt sur la fortune, comme à la réforme de l'assurance-chômage aux "écarts d'indemnités qui ne sont pas acceptables" et auxquels "il faudra remédier".
"Je reste socialiste"
Ainsi, c'est pour "peser" sur un nouveau quinquennat Macron que François Rebsamen veut créer un "mouvement social démocrate indépendant" après la présidentielle. "On ne peut pas laisser Emmanuel Macron seul avec la droite", estime-t-il. Pour ce faire, "des personnalités vont me rejoindre", assure-t-il sans donner de noms.
Plusieurs autres figures du PS ont récemment rejoint la Macronie, notamment l'ex-ministre Marisol Touraine et Manuel Valls, l'ancien chef du gouvernement de François Hollande (2014-2016). Ex-ministre du Travail (2014-15), François Rebsamen avait déjà pris ses distances du PS lors de l'élection à sa tête d'Olivier Faure, en septembre. "Le PS est devenu sectaire et ne parle plus aux milieux populaires. Il n'a pas de vision, pas de programme. Anne Hidalgo en est la victime", a-t-il regretté. La candidate socialiste est créditée de 2% dans le dernier sondage BVA publié vendredi, soit derrière le PCF (5%). Mais "je suis et je reste socialiste", a martelé François Rebsamen.